À qui la chance ? [ FINI ]

Descriptions

Andrew est un enfoiré de première. Le genre de mec qui passe le plus clair de son temps dans l’ombre, fréquente des gens louches et les pires bars de Chicago. On dit de lui qu’il vendrait ses organes pour sa famille ou son club, mais c’est tout. Pour le reste, il vaut mieux éviter de le chercher si on ne veut pas éveiller son côté colérique.

Quand il est chez lui, on le surnomme Smile-Snake, car malgré son air sérieux, il possède un étrange sourire de serpent. Qu’il soit malicieux ou carnassier, ce n’est pas à ses dents qu’on le reconnaît, mais au petit cillement de reptile qu’il laisse doucement sortir de sa bouche. Quand le fameux Shishishi se fait entendre, les gens savent que les Mad-Dogs sont présents dans le quartier, car les motards ne se promènent que rarement seul et notre cher Andrew travaille avec eux depuis bientôt dix ans. Le côté Snake lui vint aussi de son passé avec les jeux d’argent. Étant joueur compulsif, il passait le plus clair de son temps à dépenser sa paie dans les machines à sous, ou même sur les tables de Black Jack. Ne vous méprenez pas, il était bon, mais l’arrogance mélanger avec l’alcool a toujours su profiter de son dépendance jusqu’à lui vider les poches. Il en vint même à emprunter l’argent d’autres membres du club et fini en prison après avoir massacré le croupier à coup de poing pour lui avoir donné de mauvaises cartes.

Qui dit Biker dit également ; blouson de cuir, signe de gang et casier judiciaire. Bien évidemment il n’est pas différent des autres fous des motos. Bien entendu son blouson ne le suit pas chaque nuit dans Dreamland, mais l’énorme tête de chien tatoué dans son dos elle, le suit chaque nuit. Son bras droit possède également un serpent de tatouer sur tout son long, la tête de celui-ci se terminant sur le poignet, tout croc dehors représentant fièrement son surnom dans le club.

Tatouage :

Pour le reste, il ressemble à un jeune délinquant bien ordinaire, des cheveux sombres et courts, un regard fatigué, mais pourtant aussi vif que celui d’un tigre en chasse. Une barbe rasée de près et un style vestimentaire assez tendance. Une paire de Basquets blanche au pied, jeans délavé et un blouson de sport à l’effigie des Bulls pour recouvrir ses épaules. La seule différence avec la vraie vie c’est son cuir, il ne le porte qu’à Chicago.

Histoire

Grandir dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Chicago ne fut certainement pas une partie de plaisir pour le jeune délinquant, devoir voler pour manger ou même braquer les gens dans les rues pour une poignée de billet ne fut jamais quelque chose dont il pourrait être fier, mais c’était une nécessité à l’époque. N’ayant jamais connue ses parents, il sait simplement que son père était un criminel dans un club de motards et que sa mère était une toxicomane avant de mourir d’une overdose.

Transitant entre les familles d’accueil et la rue pour subvenir à ses besoins, Andrew en vint rapidement à avoir sa première arrestation pour vol qualifié, bagarre dans les rues et j’en passe. Mineur à l’époque il finit dans une prison pour jeunes et contrairement à ce qu’il pensait dans le temps, aujourd’hui il est plus que reconnaissant pour son séjour derrière les barreaux. L’école du crime comme il aime l’appelé, lui fournit les contacts et l’idéologie pour devenir le parfait criminel qu’il est aujourd’hui. Il garde encore de bonne référence dans les divers gangs de rue ou petite institution criminelle de la ville, souvent présent dans les arènes clandestines où les paris sont pris en dessous de la table.

Il rencontra les Mad-Dogs grâce à sa dépendance, ou du moins c’est ce qu’il croit puisqu’eux l’ont dans le viseur depuis ses premiers pas. Étant fils d’un membre, il sera toujours pris en charge par ceux-ci, même si l’aide du passé ne fut jamais attribuée au gang de barbus à moto. Étant très arrogant de nature, c’est autour d’une table de black jack qu’il entra en contact avec son commanditaire, lui mettre une réelle dérouillée aux cartes aurait été assez, mais le jeune et impulsif Andrew qui n’avait rien à faire des vestes de cuirs des motards, leur tenue tête jusqu’à se retrouver dans une ruelle avec eux. Là-bas, il se fit offrir un blouson et quelques responsabilités, choses qu’il ne put refuser.

Prêt à finir en punchingball bag, le brun avait pris une position défensive alors que le groupe l’entourait, mais hors de toute attente, il se fit recruter au sein du club en moins de temps qu’il ne lui en aurait fallu pour mourir sous les révolvers des malabars. Il semblerait que le groupe l’ait souvent observé dans son séjour sur les tables, puis l’inévitable se présenta, il devint une mule pour blanchir l’argent du club par les jetons.

Au début, il était alaise avec le jeu, dépendant même. Puis, la chance tourna et sa grosse tête lui couta cher, trop cher. Désormais il n’est plus accepté dans les casinos. Fiché comme un compteur de carte, il doit donc travailler dans la boutique des motards pour repayer sa dette. Le problème c’est que le jeune est un joueur compulsif, si bien qu’il en devint vite malade juste à l’idée de ne plus pouvoir jouer, développant une réelle phobie contre les jeux de hasard.

À partir de cet instant, son quotidien changea du tout au tout, il décida de passer le plus clair de son temps dans le club, à l’abri de la tentation, car il se connait, il ne suffit que d’une machine à sous ou d’un paquet de cartes pour mettre tout ce qu’il a dans les poches sur la table.

Chroniques

Ce soir-là, Andrew avait eu une sale nuit.
L’un des mecs des Blue-Panda, une bande de fanatiques membres d’une racine appartenant à la triade avait ouvert le feu dans une rencontre où les Mad-Dogs, chien en laisse des Anglais, devait traiter la livraison des armes à feu clandestine contre une belle petite somme.

La suite n’est que carnage, les coups de feu retentissent comme si soudainement il pleuvait des balles. La guerre éclate dans le miteux entrepôt choisi pour faire la transaction et les hommes se précipitent derrière les caisses. L’un des membres de son gang se fait toucher à l’épaule. Sous les coups de feu, les cris arrivent en échos et la guérilla prend fin quand un peu plus de la moitié des hommes sont au sol. Heureux de s’en être tiré indemne, le Gambler s’était précipité sur son ami touché une seconde plus tôt alors que son boss prenait la situation en main. Le tout en mettant la dernière balle de son pistolet dans le dernier Blue-Panda encore en vie. Heureusement pour eux, ils s’équipaient toujours des derniers modèles pour éviter que ce genre d’évènement ne tourne mal, mais pour Andrew qui n’avait que tiré dans le vide ce soir-là, venait de vivre sa première fusillade improvisée.

Après une telle soirée, les Mad-Dogs désormais en guerre s’était mis en route pour changer les armes sensées être livré au chinois vers un endroit plus sûr. Ce n’est qu’après quelques heures de route sur sa Harley que le jeune membre revit la porte de son appartement.
En entrant, il se dirigea machinalement vers les bières sur le comptoir, en déboucha une et s’écrasa sur son canapé.

Deux bières de plus et il rouvrit les yeux dans son pire cauchemar.

À chaque fois qu’il vivait des sensations fortes au travail, il refoule un peu plus ses envies de partir comme un cowboy au soleil couchant pour trouver les casinos. Quand sa dépendance refaisait surface et qu’il réussissait à la contenir de jouer, il se retrouvait ici la nuit.

Le sol n’existait pas, mais Andrew se tenait quand même debout, il sentait une faible odeur de parfum par ci, de l’alcool par-là, oh ici c’était l’écho de quelque chose qu’il connaissait bien, un jeton venait de toucher se même sol pourtant imperceptible. Toutes ses sensations, ses coups de vent ou les sons qu’il s’imaginait, il était dans un casino.

Tétaniser, le Gambler qui se savait les yeux fermés se pris la tête de ses deux mains en criant qu’il ne voulait pas jouer, il avait fait assez de tort à tout le monde, il ne devait pas retomber dans son dépendance. Une partie de dé mènerait à la roulette, la roulette aux cartes et ensuite les machines à sous, tout était prévu. Malgré son envie urgente de jouer, de tester sa chance, il détestait le jeu, il savait qu’au final il perdrait tout sur une probabilité pourtant inexistante, ou du moins c’est ce qu’il se disait pour essayer de se rassurer.

Sauf que cette journée-là, il avait vu la mort d’une dizaine d’hommes et le stress en fut peut-être trop grand, encore aujourd’hui il ne comprend pas pourquoi il ouvrit les yeux dans son rêve, défiant la salle au divers plaisir comme pour la mettre aux défis. Il n’avait plus envie d’avoir peur. Devant lui c’était comme la réplique d’un vrai casino. Il ne restait plus qu’à choisir une table, la table de Black Jack semblait en feu, les gens s’y lançaient les billets vers comme s’il n’était que de l’herbe.

Un choc violent le saisit au même moment, il venait de se rappeler sa dernière défaite et s’écroula au sol comme si le souffle venait de lui être enlever. Les larmes vinrent à bout de lui et encore une fois il se dit qu’il avait trop peur de rejouer, combien avait-il perdu la dernière fois ? NON ! Cette simple idée le fessait souffrir, il ferma les yeux encore une fois. Seulement, une petite voix lui chuchotait qu’il avait perdu une fortune, une véritable petite fortune et la voix continua de le narguer, de rire de lui et de lui dire qu’il était malchanceux. En ouvrant les yeux, Andrew vit qu’une petite pièce dorée se tenait dans le creux de sa main, elle lui disait qu’il n’aurait jamais le courage de la jouer, qu’il n’était qu’une mauviette effrayée.

C’est à ce moment que le déclic se fit, le motard se releva et la pièce bien en main, il décida de la propulser à l’horizon, le plus loin possible ! Le plus loin serait-elle, le mieux il se porterait. Mais le moment où celle-ci commença à l’insulter et celui où elle atterrit sur une table de poker lui sembla une éternité. Il pu la voir décrire un arc de cercle parfait, puis atterrir sur la table au moment où la croupière robotisée à quatre bras allait déposer une carte devant la prochaine personne. D’un coup, une vague translucide de poussière dorée explosa en provenance de la pièce. Sans s’en rendre compte, Andrew venait de devenir un jour, ou dans ce cas-ci, un voyageur.

La croupière robotique leva la tête de la table, malgré son apparence humaine, d’étranges oreilles pointues attirèrent l’attention du nouveau-né. Elle lui fit signe de gentiment prendre place à la table. Chose qu’il fit sans trop se poser de question. La partie commença et les créatures à ses côtés se mirent à jacasser, lui rappelant que désormais il était dans un vrai casino. Ok, la déco était étrange, les couleurs plus vivantes que jamais, mais ce qui le choqua le plus c’était ses partenaires pour la partie. À sa gauche, un homme avec un masque de loup beaucoup trop réaliste, en fait s’était véritablement une tête de loup sur un corps bien humain, il portait une chemise hawaïenne et semblait pourtant bien accepter des autres. Directement à sa droite, un homme chèvres aux poils bleus, fumant une pipe aux allures qu’aurait celle d’un vieux magicien et finalement un homme chat complètement noir si ce n’était que de son œil et d’une patte blanche.

La croupière à l’allure de pin-up venait de distribuer les cartes et alors qu’elle laissait tout le monde regarder leur jeu, elle posa l’une de ses mains de métal sur celle du jeune homme.

-Excuser moi monsieur, comme vous venez d’arriver, je me permets de vous avertir, mais la partie à commencer, voulez-vous miser cette pièce dorée ?

Instinctivement, le brun fit signe que oui.

-Vous semblez confiant ! Souffler sur la pièce pour un coup de chance !

La réponse autoprogrammée sortant tout droit d’un passé cinématographique un peu louche le fit bien rire.

-Shishishi, je mets toute ma chance sur cette pièce !

D’un coup, celle-ci se mit à rayonner de mille feux, la pièce en soi resta bien visible, mais en plus de désormais flotter, elle émanait une drôle d’aura rougeâtre.

L’homme chat de sa patte blanche pointa l’objet en s’exclamant qu’il s’agissait d’un objet magique comme si tout d’un coup le gros lot venait d’être gagné. Ne sachant pas trop comment réagir, l’humain ne broncha pas, ce qui renforça son image de gars sérieux.

Le premier tour se termina et deux personnes jetèrent leur carte sur la table en signe de forfait. Il ne restait donc que lui et l’homme chat. La croupière lui demanda s’il avait quelque chose à offrir et il déposa une magnifique plume argentée sur la table en expliquant qu’elle appartenait à un vieux chevalier poète. La femme robot regarda alors le motard et lui demanda s’il acceptait la mise de son adversaire. N’ayant aucune idée de la valeur de l’un ou l’autre des objets, il se dit qu’un crayon devait valoir plus qu’une pièce et accepta. Le tout se déroula bien et la pièce lui porta réellement bonheur, car il gagna. Hors de toute attente c’était comme s’il venait de faire l’impossible, il avait terminé une partie dans son rêve et avait… Gagné…

-Shishishi, moi qui avais pourtant une peur bleue des cartes encore hier…

Éclatant de rire, l’homme chèvre lui claqua le dos et pouffa un énorme nuage de fumée en éclatant de plus belle.

Au travers de ses bruits inaudibles, le voyageur crut entendre : Bienvenue à Dreamland !