Est ce que je suis au bon endroit ..? [PV Ashoka]

Zamora… Zamora, le royaume où se faire voler sans savoir est une chose courante ! Wylen n’en avait pas réellement conscience. Mais quand elle avait remarquait que ses ev avaient disparut… Pour le coup ça aurait put être pire, elle aurait put perdre son épée, mais bon… En attendant cela ne risquait pas. Le pont des trousseaux fut passé, Ne sachant pas réellement où aller, ce fut un peu du vagabondage qu’elle fit, avec une sensation d’être épiée, bon… En même temps… Qu’est ce qu’une princesse ferait ici ? Bah, elle même ne savait pas si c’était une bonne idée. Zamora… Ce nom lui disait quelques chose… Et cela lui revint assez rapidement en vérité, cet endroit était le meilleur des lieux pour avoir des informations, mais aussi pour se faire voler. Avait-elle réfléchis à cela ? Pour le coup non, mais trouver des infos sur sa sœur l’aiderait énormément à la retrouver. Déterminée, ce fut avec une certaine assurance qu’elle avança dans cet endroit que même justicity ne pouvait pas prendre en compte les plaintes car Zamora avait ses propres lois. En fait c’était un système assez complexe et Wylen en avait un peu rien à faire, déjà si elle pouvait retrouver son argent, ça lui éviterait d’essayer de tuer le premier qui tentera de la voler. Bonne idée ça ! En fait pas forcément, réfléchissant à une idée, la princesse n’arrivait pas encore à jauger le niveau de danger dans lequel elle pouvait se trouver.

Princesse Wylen, elle réfléchissait tout en avançant, tenant à faire attention, l’ambiance n’était pas rassurante, de la brume en pleine nuit… C’était typique du royaume ça ! S’attendant à avoir de la conversation avec un inconnu à un moment à un autre, il fallait qu’elle fasse attention à ne pas s’attirer les ennuis avec les mauvaises personnes. On en était là… Seule, elle devait paraître fragile et être une cible de choix, mais était-ce vraiment le cas ? Bah, on ne peut pas vraiment le savoir tant qu’on n’a pas tenté de la voler. n’est ce pas le monsieur qui tenta de lui piquer sa lame ? Oui, Wylen l’avait sentit arriver, le type avait tendu la main pour essayer de choper la lame, mais ce fut le regard doux de la créature qu’il se stoppa légèrement surpris tout en lâchant une insulte.

?? : « Merde… File moi ton épée et je te laisse en paix ! »

D’un regard assez doux et calme, elle ne lâcha pas son arme, fixant le voleur qui sembla vouloir insister. Mais la princesse ne pouvait pas se permettre d’abandonner son épée, c’était à elle. Et pas à un autre, d’ailleurs son regard resta ainsi et d’une délicate voix elle vint à lui répondre.

« Vous devriez partir, je préférerait éviter de vous couper la main… Voir la tête ? »

La créature face à Wylen sembla s’énerver, s’emporter et s’empresser de vouloir l’agresser ! Wylen voulait éviter de faire du mal à cette créature qui commença à charger vers elle par la rage. Dégainant la lame Wylen fit un mouvement habile pour placer la lame sous la gorge du mécréant. Ce dernier fut assez surpris, il n’en revenait pas ! Mais en vue de son allure Wylen comprit une chose, c’est qu’il n’était pas puissant, devant sans le moindre doute être dans le fond de la chaîne sociale…

« Partez, mais si vous réessayez, je serais moins clémente. »

Le détrousseur mis en échec prit la fuite, lui qui pensait pouvoir détrousser la princesse, avait sûrement fait une erreur. Il l’avait sous estimer, mais pour Wylen, elle ne comprenait pas pourquoi on l’avait fuit, l’habitude de cotoyer plus fort qu’elle, elle ne se rendait pas compte de son niveau réelle ! Rengainant sa lame, notre douce princesse chercha une sorte de bar ou taverne, voulant se poser un court instant. Hors, elle ne pouvait faire confiance en personne ! Ce fut ainsi pour dire qu’elle observa un peu les alentours à la recherche d’enseigne ou de panneaux pour dire où cela pouvait se trouver. En vérité, elle comprit facilement qu’elle c’était perdue, alors ce fut pour cette raison qu’elle prit la décision de rester sur ses gardes ! Mais dégainer pour une fausse raison, cela ne se produira pas ! Bon maintenant, elle devait trouver un lieux où se poser, avec toujours la sensation d’être observé qui persista ! Serait-elle tombée dans un piège ? Si oui, comment cela c'était produit ? Elle avait l'envie de le savoir !

Zamora, par amour du goût.

Je déteste venir dans cet endroit. Vraiment. Quand je dis vraiment, faut sentir l’intonation...vvvvvraiiiiiiment quoi. Plutôt vomir un sac de chiasse que de mettre les pieds dans la ville des voleurs, mais pas le choix cette fois. On m’a dérobé de l’essence de vie, en certaines quantités, pendant que je faisais un transfert qui m’a épuisé. Le vieux que j’ai sorti d’affaire allait un peu mieux quand je l’ai laissé, mais j’ai fini fauché pour de bon. Des voleurs qui ont profité de ma fatigue ensommeillée pour me faire les poches. Plus d’essences de vie au compteur, ça va être compliqué de faire de la médecine dans ces conditions. Au moins, la famille du vieux m’a indiqué que les voleurs venaient de Zamora. La sauce moutarde m’a directement monté au nez et j’ai tracé vers la capitale du vol. Esquivant le Pont aux Trousseaux, j’ai pris un passeur. Cet enfoiré demandait une véritable fortune mais ses gamins avaient besoin de soin alors j’ai repris du service avec mes précieux parchemins. Trois parchemins furent nécessaires pour ses mioches, mais au moins j’ai pu passer sans me faire voler ma boîte à pharmacie ! Après...bon...vu l’odeur des canaux, je ne suis pas sûr que j’ai véritablement gagné au change, mais j’ai pu arriver plutôt discrètement sur zone.

Tout le monde le sait, quand on veut donner un coup de pied au destin à Zamora, il vaut mieux rester dans une taverne, généralement il s’agit de repaires de voleurs, bandits, détrousseurs de cadavres et de bien-portants. Pas les scrupules qui étouffent les locaux, ici. J’ai commandé une pinte d’une bière, une sorte de stout fumée tourbée épicée mentholée. En un mot : dégueulasse. La bière m’a volé le bon goût du breuvage sur ma langue, en fait. Deux groupes ont commencé à se chercher et c’est parti en baston générale. Je suis venu pour soigner les blessés à la fin, contre retributions. Je sais, c’est pas vraiment dans les codes de Khoraz mais pas le choix. La fin justifie les moyens, et quand il n’y en a plus aucun, la fin peut aller très loin. J’ai fait le tour des autres tavernes, un peu plus calmes. Mais j’ai capté que je pouvais me refaire petit à petit, en suivant les bons groupes, ou des assassins plus ou moins faciles à reconnaître. Enfin de loin. Pas envie de devenir une cible d’assassinat, faudrait pas déconner de trop hein.

Avec tout ça, j’errais un peu dans les rues brumeuses, en faisant gaffe à ne pas me faire voler. J’ai recouvert mon kimono et ma boîte d’un drap noir que j’ai volé sans vergogne. Quoi ? Pour s’intégrer faut bien faire comme les locaux, non ? J’ai volé mais sans aucun problème, histoire de paraître plus obscur, et non pas obscure, bien sûr, et non pas bien sûre. Encore que, le maquillage...Bref, je me planquais, je me relevais de temps à autre la tête pour repérer des cibles à soigner, contre monnaie sonnante et trébuchante. Tout à coup, j’entends du bruit venir d’une ruelle, et voilà un assassin qui tente sa chance sur une jeune et jolie femme. La belle sait manifestement se défendre car elle dégaine et menace l’assassin ! Tel est pris qui croyait prendre ! Je me dis qu’elle n’a pas besoin de moi, mais c’est pas forcément le cas de l’autre. Elle le menace, lui conseille de se casser très vite très loin et...merde, mais c’est la mort de mon commerce, à ce rythme ! Le type prend les jambes à son cou, je me mets face à lui, en oubliant que je suis plutôt une masse noire difforme, pas vraiment le gars crédible…


- Non mais allez-y, mon vieux ! Vous voulez mettre du beurre sur vos tartines de misère ou quoi ? Retournez vous battre un peu, montrez que vous valez un peu votre cv ou j’sais pas ! Mais faites quelque chose, elle vous a juste mis la pression ! Et comment je vous soigne moi derrière ? Alors que mes prix sont TOUT A FAIT abordables, même pour des bourses ou la vie ! Allez allez, faites pas la mijorée et allez la tuer, enfin essayez...non, c’est que c’est quand même pas gagné là, mais sur un malentendu vous la couchez hein. Puis je vous dis, moi je suis là au pire.


J’ai étudié, comme un vrai Prince de Khoraz, toutes les techniques pour conclure une vente. Imparable. C’était des cours à distance, mais j’ai beaucoup...heu...distancié !

Si la demoiselle ne bougea pas, c’était pour la simple raison qu’elle observa un peu les alentours, cherchant des personnes possiblement en embuscade, mais apparemment il ne devait pas y en avoir. Hors on devait sans le moindre doute l’observer ! Zamora la ville du crime, là où même justicity ne pourrait pas vraiment intervenir ou sévir. Tout sembla calme et dangereux à la fois, Wylen savait qu’elle croiserait peut être d’autres personnes, mais là son identité devait rester cachée. Ce qui surpris la jeune créature ce fut que personne ne sembla savoir qu’elle est la fille de Gochess. Pour le coup c’était une bonne chose, mais d’un autre coté… Cela la peiné et ne lui facilita pas la tâche pour avoir des informations sur Lev, Wylen voulait la retrouver après tout ! Pendant qu’elle fut dans ses réflexions, notre jeune princesse n’avait pas remarquer que son agresseur était en train de… Parler à quelqu’un ? Cela sembla ressembler plus à un monologue, le vil personnage ne répondit pas à la personne l’ayant intercepté. Serait ce un groupe ? Wylen attendit, calmement. Observant un peu les hauteurs au cas où que des personnes soient en embuscade. Mais nul ne sembla être prêt à intervenir à son encontre, c’était peut être même possible que l’on attende que son affrontement se termine. Possible ? Sûrement ! Après tout, Zamora était le repère des criminels.

C’est alors et sans vraiment comprendre, qu’elle vit son agresseur se tourner vers elle au lieu de fuir, il devait sûrement murmurer quelque chose. Ses lèvres bougèrent sans qu’un mot ne sorte, devait-il prier ? Allait-il utiliser son pouvoir ? Se positionnant de manière à le recevoir avec sa lame, la jeune princesse posa son regard un court instant sur les jambes de l’assassin, ce dernier se mit à courir vers elle ! Allait-il avoir des renforts ? C’était à voir, Wylen ne bougea pas, relevant le regard pour observer les gestes du bandit ! Et quand il fut assez proche, le plat de la lame de notre princesse rencontra le coté gauche de la tête de son opposant, ce qui le fit tomber sur le coté complètement sonné.

« Bon, il ne semble pas avoir comprit… J’aurais préféré éviter ça. »

Ce qu’elle allait faire ? Planter sa lame dans l’épaule droite du pauvre voleur. Celui-ci malgré le fait qu’il soit sonné sentit la douleur et hurla. Son hurlement de douleur était assez fort, en même temps… Wylen n’avait pas fait dans la dentelle. Retirant la lame, elle posa son regard vers l’ombre qui avait intercepté le criminel. Est ce que cette personne avait envie de la piller ? Qui pouvait bien lui en vouloir ? Est ce que quelqu’un de la tour d’observation l’aurait suivit ? Elle avait fait en sorte que nul ne puisse la remarquer lors de sa fugue. Alors qui cela pouvait être ? Les cris allaient sûrement attirer des gens, alors qu’elle fut insulté de tout les noms par celui qu’elle avait blessé, ce dernier n’osait pas se relever, de plus… Si il voulait tenter une attaque, elle répondra par un coup d’épée. Là, la princesse était prête à se battre contre tout venant, même si ce n’était pas plaisant sur le coup. Enfin, elle se rapprocha de l’étrange ombre… Une personne déguisée sûrement. Mais quel intérêt ? Est ce qu’il était recherché par Zamora ? OU elle devrait on dire ? Pour lever le voile sur cette question, la princesse prit parole, un regard neutre, doux tout comme ça voix. 

« Excusez moi, vous êtes son ami ? Et qui êtes vous ? »

Son regard ne changea pas, d’une douceur et sa voix accompagnant le regard d’un calme impressionnant. Notre princesse pouvait tenter la voix de la diplomatie, si jamais cela ne marchait pas ? Elle mettrait la personne hors d’état de nuire ! Mais pour le moment elle voulait voir de quel coté de la barrière pouvait se trouver cette personne. Des bruits de pas autre que ceux de Wylen pouvait commencer à se faire entendre légèrement, oui… Effectivement les cris avaient attirer des personnes ! Mais si face à elle se trouvait le chef ? Elle ferait en sorte d’être en sécurité, après tout elle n’avait pas une grande puissance. Pour elle son adversaire aurait été plus fort qu’elle ! L’avoir mit dans cet état était une chance à ses yeux. Mais est ce que sa soit disant chance allait tourner ? Qui sait.. ? Hors en un sens, Partir serait peut être une idée intéressante, mais il lui fallait des informations sur sa sœur, et ça, cela la retenait là ! Des voix basses pouvaient se faire entendre à force qu’ils approchaient, bien qu’ils savaient la position du blessé, connaissaient-ils la position de Wylen ? Est ce que quelqu’un avait indiqué sa position, est ce que l’être en face d’elle était la tête d’un groupe bandit ? Il lui fallait des réponses, si cela ne lui convenait pas ? Elle agirait de manière à mettre K.O la personne afin de pouvoir partir et récupérer des E.V !

Oui, une stratégie était en train de se faire dans sa tête, cela ne serait peut être pas aussi efficace que si c’était sa sœur, mais elle se devait de se préparer au pire au cas où.

Arf, j’avais manifestement affaire à un énorme boulet. Le pseudo assassin du dimanche, l’amateur a la lame rouillée était reparti bille en tête sur sa cible et je sentais déjà le torrent d’essences de vie venir ruisseler sur mes mèches blondes passées. Mais il se fit avoir en deux coups, disons trois pour lui épargner la honte, le déshonneur, le ridicule et tout ça. Je fis un facepalm sur mon bandana tandis que sa cible s’avançait vers moi, pensant sans doute que j’étais un complice, ou encore pire, un assassin local aussi doué que le type au sol. C’était un peu insultant pour ma noble personne, mais sur un malentendu tout était possible, en tout et pour tout. Dès lors, je décidai de prendre mon courage mais de loin et de lui répondre activement, tout en tentant une approche médicale et furtive près de l’assassin malchanceux.


- Tout va bien Madame, je suis médecin et cet individu a besoin de mes services !
- Non je…
- Tutututut…

Je plaçai judicieusement mon pouce dans la plaie ouverte de l’épaule, pour le faire taire d’abord, ensuite pour placer un diagnostic des plus fameux, bien évidemment. Hum, ça me paraissait aussi clair que le soleil de Kazinopolis, il s’agissait bien d’un coup d’arme blanche reçu à l’épaule, ce que j’avais bien vu depuis mon drap noir. Que j’enlevai prestement, presque théâtralement, tandis que le pauvre tueur hurlait de nouveau en ameutant le quartier. Moi ça m’arrangeait, ça pouvait bien augmenter ma potentielle clientèle tout ça ! Je regardai un peu l’assassin et lui présentant de manière tout à fait professionnelle mes tarifs.


- Alors mon p’tit pote, on se la joue tueur des ténèbres ? Je vais m’occuper de vous, mais ça vous fera deux mille essences de vie. Une somme ridicule, car de ce que je vois, la plaie risque de se nécroser bien vite. C’est qu’il vous faut un alcool spécifique pour désinfecter, qui se trouve précisément, fort heureusement, dans ma boîte à pharma ! On peut dire que c’est votre jour de chance mon vieux !


Des gens accouraient, le type avait sans doute une douleur forte car il me donna ses essences de vie et j’appliquai directement un parchemin qui soignerait la plaie en une ou deux heures montre en main. Je me relevai et regardai la demoiselle face à moi. Physiquement bien entretenue, elle respirait la bonne allure, la santé correcte, et le danger immédiat. Je ne sentis pas tout de suite si elle avait besoin de soins médicaux ni même d’une assistance, mais devant elle je sentais que ce serait plutôt moi qui en aurait besoin ? Dans le doute, je me présentai dans les bienséances dues à mon rang, à mon élégance princière et à ma classe de médecin spécialisé, bien sûr.


- Ashoka Syphlis, Prince de Khoraz, médecin itinérant et chirurgien des vaches des montagnes de chamallow. Une longue histoire qui m’a occupé toute la semaine dernière, mais si je sens encore le liquide amniotique de vaches c’est normal, j’y suis rentré des ongles jusqu’à l’épaule droite pour sortir le veau-de-sucre qui voulait pas sortir !


Généralement après une telle présentation de mon CV, les gens me prenaient pour un héros, un saint, et quelqu’un capable de soigner les pires maux. C’était la pure vérité, mais bien sûr seule comptait pour moi l’amour de la médecine ainsi que l’argent des malades. Surtout l’amour de la médecine, enfin sur le papier. Pour le reste on s’arrangera.


- Et vous êtes vous-mêmes… ? Vous avez un bobo au doigt peut-être ? Je fais aussi des bisous magiques où vous sentez une douleur de vide et un besoin de...prise en charge !


Bah quoi ? Elle était sacrément chouquette la choucarde !

Brrrr, la beauté était de glace, mais la frontière de la glace était toujours brisable, bien sûr !
Elle fit une révérence qui me fit grimacer, parce que bon...on n'est pas dans un rallye entre cousins de la médecine lààààà ! Je fis un petit geste de la tête, manière de dire "ouais ok c'est cool", mais je dois reconnaître qu'elle m'avait pris au dépourvu....et pas comme j'aimerais ! Bon c'était pas la cinglée de la lame, ça allait encore, mais je pensais qu'elle se dériderait un peu plus. Après tout, c'était pas tous les jours qu'on pouvait assister au savoir-faire d'un médecin comme moi, la fine fleur éclose et juteuse de Khoraz ! Je contemplai la jeune femme, avec un air intrigué et intéressé, car elle était super chouquette, mais vraiment; Pas non plus mon genre, mais comme médecin je devais après tout tester tous les genres, n'était-il pas my lady ? Lady... ? Que qu'entendais-je ? Qu'oyais-je de mes royales zoreilles ? Gochess Mayor ?

Diable ! Ce nom me parlait. Il sortait d'un des bouquins que mon brave et rude précepteur me faisait étudier quand je faisais encore mes classes, éduqué comme il se devait, comme un Prince de la médecine, évidemment. Je pestai intérieurement...les cours de géo-politique n'avaient jamais été ma tasse de thé, même avec un petit morceau de sucre. De ce que je me rappelais, les Mayors étaient aussi nombreux dans les rêves que des morpions sur un queutard négligé. Et de mes souvenirs, c'était presque insultant pour les morpions de dire ça. Bon, ça voulait dire que la demoiselle était une fille de...Gochess devait être liée à de la baston particulière, je ne remettais plus trop, mais à force de faire jouer mes souvenirs, son visage me disait tout de même quelque chose. Je la scrutai encore plus et puis je compris pourquoi je n'arrivais pas à la remettre dans mon crâne ! Je fis une gueule de trois pieds de long, la bouche grande ouverte, les yeux révulsés mais les sourcils froncés, les oreilles battant vers l'arrière pour me faire disparaître de la zone !

- Mais t'es Wywynette ! La petite Princesse des Mayors ! Tu ne te rappeles pas de moi hein ? Ashoka, tu m'appelais Ash-le-trouduc quand on s'est vu quand t'étais encore petite ! Même que je t'ai demandé ta main pour que tu deviennes ma femme et tu m'as baffé si fort que les murs de Khoraz s'en souviennent !

Je pointai un doigt rageur et non-vengé sur la jeune Princesse, qui me rappelait une cuisante défaite, un râteau d'anthologie dont on s'est longtemps moqué au Palais - enfin de mon souvenir. Faut dire que j'avais flashé sur elle, et elle était vraiment vraiment jeune pour une princesse. Encore un peu et je partais pour me spécialiser en pédiatrie quoi... La petite Wywynette avait bien grandi mais avec le râteau de notre mariage de raison ou d'amour - elle aurait pu choisir ! - je n'eu aucune envie de rester devant elle ! Quelle honte pour un Prince tel que moi, et pour une Princesse telle que...bref, je pris mes cliques et ma boîte de pharma et je lui tournai le dos.

- Il est soigné et nous n'avons plus rien à nous dire  !

Alors que je faisais demi-tour, une troupinette de voleurs me bloquait le passage. Diantre, nous voilà pris au piège, et moi doublement pris dans les filets d'une ficheuse destinée qui me faisait retrouver une blessure au coeur et à la réputation, tant que l'anneau que je n'avais jamais acheté brûlait de mille terreurs et m'incendiait l'âme, s'il avait jamais existé...Je décidai de tracer à travers le groupe en gueulant.

- Laissez-moi passer, je transporte un coeur qui va être transplanté chez quelqu'un en a besoin de toute urgence ! C'EST URGENT !

Je ne saurai jamais s'ils avaient compris correctement mes paroles, mais les lames sorties étaient par là pour jouer les ambulancières.

Comme je m’y attendais, la Princesse Mayor n’est pas du genre à plaisanter. Plutôt le genre à planter une épée dans le flanc parce que tu as insulté sa pâtisserie préférée, en fait. Elle avait bien grandi et je devais même avouer...qu’elle me faisait un peu peur. Je venais ici tranquille pour me refaire en essences et je croise une psychopathe Mayor. Non vraiment, les enfants ça ne devrait pas grandir, ou alors juste un peu, pour conserver leur innocence et leur ignorance et...non c’est tout en fait, c’était déjà pas mal. En attendant, bien sûr que je voulais rester près d’elle, bien sûr que je voulais qu’elle montre un peu ses talents, pour que les miens soient un peu utiles, notamment pour mon porte-monnaie. Les types en face de nous n’étaient pas du genre patients, et la situation allait dégénérer rapidement, c’était une certitude. Je devais cacher tant bien que mal les étoiles que j’avais dans les yeux à force d’imaginer toute le flouze qui allait rentrer in ze pochettes, mais je devais d’abord jouer au faiblard ou au fragile, ce qui était peut-être un jeu d’acteur, mais aussi un rôle naturel pour moi. Le plus important, dans tous les cas, c’était de soigner la vie de mes patients, mais surtout...d’en avoir suffisamment pour me tirer dans ce bourbier...ou d’inviter la jeune Mayor à dîner, peut-être ? On avait l’habitude des rallyes, peut-être aurait-elle envie d’un date avec un beau médecin doué de ses parchemins ?

Donc j’interpellai les gredins qui nous faisaient face, qui avaient refusé de me laisser passer, sous prétexte qu’ils étaient d’une guilde réputée et que la petite agression qu’on venait de faire ne passerait pas en leur sein. Zamora était un royaume très codifié, un peu trop pour un étranger. Les guildes avaient tout pouvoir et surtout, il était difficile d’ingérer toutes leurs règles rapidement, ce que j’en retenais, c’était surtout la loi du plus fort et le « bonne chance, si t’en as ». Hum, il me fallait donc la provoquer, ma chance, et la petite Mayor, à défaut d’avoir brisé mon coeur meurtri en me refusant sa main, pourrait me remettre sur pieds. Une sorte de dommages et intérêts ?


- Vous faites les malins parce que vous êtes nombreux et qu’on est deux, mais ma pote est tellement forte que vous la touchez elle vous enrhume. Donc si vous êtes enrhumés, je peux vous faire une auscultation pour une somme hyper modique.
- Maudite ? Tu vas nous lancer un sort ?
- Non, modique...pas chère quoi. Donc...faites BIEN attention à ce que vous faites !


Je ne sus jamais si c’était la puissance de mon charisme, mon discours flamboyant ou bien l’appât du gain qui les poussèrent à nous attaquer, mais on pouvait dire que j’étais parvenu à mes fins. Pas de mois, uniquement pour commencer le plan qui m’animait, à savoir étendre ma clientèle. J’eus à peine le timing pour me tourner vers Wywynette et lever le pouce pour lui dire que ça irait tranquillement, en tout cas si elle décidait de se tirer les doigts du fourreau, et la lame de son fondement, et je restai d’une politesse tout à fait acceptable, la bienséance était évidemment de mise avec une Princesse digne d’elle.

Du combat je ne compris somme toute pas énormément de choses, je mimais certains gestes croyant aider ma camarade de bonne fortune. Je compris juste qu’elle était à la hauteur de sa réputation, si bien que je me devais d’être à la hauteur de la mienne ! Pour sûr, je me jetai sur ces pauvres clients...patients pour les soigner de ces maux, les ravages de la violence, les affres de la guerre, et toutes ces sortes de choses qu’on fait quand on en était à rançonner les honnêtes gens dans les rues. Ni une ni deux je sortais mes parchemins et j’indiquais aux agonisants mes prix pour les soigner.


- Deux mille essences et je te promets que tout ira bien…. ?
- Ahhhh...vous direz à mon petit Jocastre que son papa ne pourra pas lui acheter sa dague en bois…
- Heu, c’est oui ou c’est non ? On dit mille huit ?
- Aaaaah……..

Mort. Le patient anciennement client m’avait claqué entre les doigts de ma vocation contrariée. Je levai la tête vers la Princesse Mayor, qui faisait un carnage à sa manière, ce qui n’était pas pour me plaire même si dans l’espace, son corps était fait comme une arme, ferme comme une femme, et incendiaire comme une...flamme. Quelque chose comme ça, un truc stylé quoi. Mais c’était pas du tout du jeu, elle taillait dans les bouts de gras comme un boucher devant une fricadelle, c’était la mort du petit commerce à ce rythme !


- Hey Wywynette, laisse-les pas mal pas trop en vie pas morts non plus làààà ! Je te rappelle que je dois crier qu’un médecin arrive pour les sauver et prendre leur blé, et c’est moi, en l'occurrence !


Je lui faisais des grands signes avec mes deux index pointés vers moi. Au cas où, si elle avait pas compris que j’avais besoin d’exprimer mon besoin de sauver ces pauvres hères perdus.