Ça devenait un sacré bordel. Les canons tiraient encore mais ils furent bien vite stoppés par Ayn, qui avait encore de la ressource, sans doute plus que la voyageuse. Logique. Joy essayait maintenant de survivre, en déviant les balles avec des formules. Fatiguée, pas assez rapide, elle prit des balles ralenties quand même avec la peau durcie et les os en parade. Le sang commençait à couler abondamment, mais le physique dans Dreamland pouvait être poussé dans ses derniers retranchements. Il fallait tenir, tenir encore un peu, jusqu’au réveil, jusqu’à la fin des combats. Cependant, elle songeait vraiment à se dégager de la mêlée à tout instant, dès qu’un créneau serait ouvert au possible. Avant cela, un automate plantait Ayn. Elle était sur la fin, elle aussi. Joy alourdit immédiatement la machine et la colla au sol tout en shootant dans la tête alors que la mercenaire en finissait avec son bras. Un autre automate, les voyant affaiblis, fonça droit sur elles et Joy le stoppa en se téléportant d’une vitesse fulgurante pour lui porter un coup de poing direct au visage, et l’arracher. Elle l’avait rendu plus léger juste avant la frappe, si bien que la tête décolla. Dans le feu de la bataille, la mercenaire promit de suivre la voyageuse, si elle survivait. Ok, on lançait l’extraction à partir de maintenant, ça commençait à puer.
Ayn fit une lance et Joy prépara deux formules de vitesse, avec des billes tournantes pour frapper les ennemis. Elle attendit un moment de calme, sans prendre un nouvel adversaire en face à face. Après un nouvel automate couché au sol d’une formule de poids, elle fit sauter Ay,n en lui indiquant la trajectoire à suivre, et boosta sa vitesse. Puis elle suivit. Pas seule. Des balles fusaient et deux automates. Il s’agissait de prendre une ruelle ou de se laisser descendre sur un rail de tramway. Ayn opta pour la première solution, Joy suivit, en envoyant ses billes de bois sur les automates. Les balles arrivèrent dans ses omoplates, difficile de bouger à partir de maintenant. Arrivant au niveau de la mercenaire, Joy se retourna en lévitant, hurla et alourdit les deux automates qui fonçaient sur elle, et les envoya sur le rail du tramway qui passait juste à ce moment là. Pas besoin d’aller au corps à corps maintenant. Le tramway prit feu en étant canardé. La ruelle se calma au fur et à mesure de l’avancée de la rébellion sur les troupes royales, mais le bordel n’était pas terminé. Des patrouilles arrivaient dans tous les sens. Il fallait maintenant se planquer.
Ouvrant une porte en mettant un coup de pied douloureux dedans, Joy entra dans un salon vide. Les gens étaient partis, sans doute dans une cave ou planqués quelque part. Un repas fumait encore sur la table et les verres étaient remplis. Elle s’assit dans un fauteuil et regarda l’étendue des dégâts. Ayn n’était pas dans un meilleur état, et si la voyageuse allait s’en remettre sans souci la nuit prochaine, ce ne serait pas son cas. Elle prit une bouteille d’alcool dans une commode et du linge de table pour la désinfecter, la soigner, et elle utilisa un kit de couture qu’elle trouva dans une remise, pour soigner la mercenaire.
- Hé ben, on peut dire qu’on a eu chaud. J’espère que tu pourras t’en remettre assez vite ! Je vais te soigner jusqu’à ce que je me réveille. Si t’es toujours partante je vais parler de toi à mon boss et on pourra t’envoyer en mission pour commencer les jobs...je suis sûre que tu feras l’affaire. Bouge pas je vais commencer à recoudre.
Tandis qu’elle s’occupait des soins, une porte s’ouvrit et une tête chauve et moustachue se montra dans l’entrebâillement, choquée et surprise. La bouche de la personne s’ouvrit et Joy se réveilla à ce moment. Hum...désolé Ayn, mais ça ira sans doute ! On y croit !