Ce matin, Adrian eu beaucoup de mal à se concentrer en cours de chinois. Son esprit s’échappait sans cesse, s'interrogeant sur l'étrange songe qu'il avait fait la nuit dernière. En effet le garçon ne se souvenait quasiment jamais de ses rêves mais celui ci restait imprimé dans sa mémoire. Il se souvenait de la plage idyllique sur laquelle il avait marcher, de la sensation du sable sous ses pieds ou comment les rayons du soleil réchauffait sa peau. Tout était anormalement net et intense. Il se rappelait également très bien comment la ballade côtière avait pris une tournure de cauchemar lorsqu'un homme avait jeté une petite fille à l'eau, qu'Adrian sans se poser de question avait accouru à son secours mais que sa pire hantise s'était matérialiser sous ses yeux. Des châtaignes avaient remplacé la mer paradisiaque, l’empêchant d'aider l'enfant qui se noyait. Contre toutes attentes, il avait réussi l'impossible, oublier sa peur qui le paralysait et sauter pour sauver la gamine. Tout cela était étrange mais ce qu'Adrian n'arrivait pas à se sortir de la tête et qu'il l'empêchait d'écouter le prof était la conversation qu'il avait eu avec la fillette juste après son acte héroïque. Celle ci avait tenu un discours très mystérieux dont il n'arrivait pas à saisir le sens. Elle avait évoqué un monde, le « Dream quelque chose », qu'il était devenu un voyageur et que dorénavant il pourrait arpenter ce fameux lieu de façon lucide. Qu'avait elle voulu dire par là ? Ce bon vieux Sigmund lui aurait il eu la réponse ?
La réflexion de l'étudiant fut interrompue par la sonnerie. Sa matinée était terminée. Il rangea rapidement ses cours et se mêla à la marée humaine qui quittait l'amphy. Quelques minutes plus tard, il dévorait un sandwich posé dans l'herbe avec trois potes qu'il avait rejoint pour le déjeuner. Il riait à gorge déployée en entendant l'histoire invraisemblable que racontait justement l'un d'eux. C'était ces moments là qu'il affectionnait le plus dans ses journée. Lorsqu'il s'amusait, il pouvait oublier toute notion du temps. Il allait encore une fois être en retard à son taf. Il se mangea donc un énième savon de la part de son manager pour être arrivé 15 minutes après son heure d'embauche prévu. Il fut très soulagé de voir les écrans afficher 17h et d'enfin pouvoir se sauver en esquivant soigneusement le boss qui le regardait mal depuis le début de l'après midi.
Il avait beaucoup de temps devant lui avant son cours de hip-hop qui ne commençait qu'a 19h30. Plutôt que de rentrer chez lui il préféra passer par la BU pour réviser son chinois. Il grignoterait une barre chocolatée avant la séance. Un en-cas qui ne fut pas regretté. Le prof ne les ménagea pas le moins du monde en les faisant répéter en boucle des chorégraphie particulières physiques. Quand ils furent libérés, tous avaient tellement transpiré qu'ils savourèrent leur douche comme jaja. Après une telle journée il était lessivé. Il manqua de peu de de s'endormir dans le métro du retour. Adrian arriva enfin chez lui, dans son minuscule appartement, peu avant onze heure. Il prépara ses affaires pour le lendemain et se brossa les dents tel un automate avant de s'installer dans son lit. Il ne fallut attendre guère longtemps avant d'entendre le jeune homme ronfler paisiblement. Ce qu'il ignorait, c'était qu'il était sur le point de rejoindre Dreamland pour la première fois non plus en tant que rêveur mais en tant que voyageur.
Ainsi, tel un prestidigitateur, Adrian se matérialisa avec un nuage de fumée dans le monde des rêves. Il était simplement vêtu d'un jogging en coton gris et d'un débardeur noir, la tenue qu'il portait le plus souvent car il jugeait qu'il n'y avait rien de plus confortable comme habits. En revanche il avait atterri dans cette plaine immense sans chaussures. Certes ses plantes de pieds ressemblaient à du cuire tannée donc il s'en accommoda très bien mais il n'y avait vraiment rien autour de lui. Une étendue d'herbes sans le moindre relief à perte de vue. Seul un rocher d'une taille impressionnante, situé à plusieurs centaines de mètres de sa position avait élu domicile dans cette région désertique. S'y rendre et l'escalader pour bénéficier d'un poste d'observation plus en hauteur paraissait être une bonne idée au yeux du garçon. En faite c'était bien la seule qui lui venait à l'esprit, de la haut il verrait ce qui se passe à des lieux à la ronde et il pourrait ainsi opter pour la meilleure direction à emprunter pour retrouver la civilisation.
Il entama donc sa petite randonnée. Sur le chemin il croisa un petit groupe de dionées attrape mouche qui poursuivait une libellule. Des mini plantes carnivores qui courent pour choper l'insecte volant était un spectacle improbable mais amusant et cela fit rire Adrian. A mesure qu'il approchait du rocher gigantesque, le jeune homme était de plus en plus intrigué par la forme de celui. Ces courbes étaient trop lisses pour être uniquement du à l'érosion. À croire que quelqu'un avait polis sa surface. Deuxième chose qu'Adrian distinguait de plus en plus nettement était un bourdonnement. Il avait d'abord pensé à un autre insecte mais le devenait de plus en plus fort rappelait maintenant celui d'un véhicule motorisé.
Le vacarme était causé par un scooter que l'on apercevait maintenant au loin, et qui venait droit sur Adrian. Sa carrosserie était d'un rouge écarlate et recouvert d’autocollants de flammes. Un énorme klaxon était visible à coté du guidon et une caisse accroché derrière la celle du scooter trahissait une activité de livreur. Le véhicule infernal dégageait une quantité de poussière impressionnante sur son passage. Lorsqu'il passa à coté du rocher, Adrian comprit avec horreur pourquoi la forme de celui ci avait un je ne sais quoi qu'il l’interpellait dans son aspect. Ce n'était pas un rocher, il s'agissait d'un monstre. Un dinosaure colossal qui devait dormir depuis tout ce temps mais que tapage avait réveillé. Le monstre leva la tête et poussa un rugissement. Le chauffard lui poussa un cris et accéléra. Adrian fit volte face et détalla en sens inverse , regrettant pour la première fois de la nuit de ne pas avoir de chaussure et jurant à plein poumon. « Ce n'est pas possible !! Je dois être en train de rêver. Je ne veux pas me faire bouffer ! » Le pire, c'est qu'en fuyant dans sa direction, l'autre abruti attirait le dinosaure sur eux. En arrivant à ça hauteur le livreur ralenti légèrement.
- Mai Kèske tu fou là toi ? Ya D royaumes + surs pour faire 1 footing.
- Ce que je fais là !! S'indigna Adrian qui n'avait pas compris le sens de l'humour du pilote. Je vais être dévoré par un dinosaure par ta faute !!
- J'avou, G 1 peu merdé s'cou là. Kèske tu atten pour grimP ? I va nou rattraP avec ton allure d'escargo.
Adrian regarda par dessus son épaule et cria de terreur, avec ses immense jambes le dino les avait presque rattrapé. Sans réfléchir le garçon saisi sa seule chance de survie et se hissa comme il put sur le scooter en marche. Le conducteur lui conseilla de bien s’agripper car il allait mettre les gaz. Avec son pouce il appuya sur un bouton rouge. Aussitôt des flammes jaillirent du cul du scooter et sa vitesse fut décuplée dans la seconde. Grâce au mode turbo, ils semèrent en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire leur poursuivant. Pas de dîner pour lui aujourd'hui. Une fois certain de s'être débarrassé de leur poursuivant, ils se garèrent à coté d' un arbre déraciné.
- Ici on d'vrait être tranquille. Le moteur doit refroidir 1 peu si on veu pas qu'i nou explose à la tronche. O faite, moi C Jordan18 et toi ? Mais surtout Kèske tu fabrikais tout seul au milieu de nul par, sans moyen d'transpor tu as d'grandes chance de t'faire bouffer. Ske vou pouV être inconscient vou les voyageurs. T'as la dalle ? Moi ouaiq, on peu taP dans les pizzas que G dans le coffre. J'dirai O patron qu'1 ptérodactyle l'a becté ça arrive souvent C choses là dans s'royaumes.
- Merci. Répondit Adrian en acceptant la part de pizza que lui tendait Jordan.. « 18 » ? Mais c'est quoi cette histoire de voyageur à la fin ? C'est le deuxième rêve chelou que je fais cette semaine et une petite fille m'avait aussi appelé voyageur.
- Attends… T sérieux ?! Tu C pas que T 1 voyageur. J'comprends mieu pourkoi t'a pas utilisé ton pouvoir alors que t'allé t'faire bouffer les miches. S'exclama la créature la bouche pleine. Koment t'expliquer.. En gros, avant tu domais normal et tout, mais maintenant C fini, T un voyageur, ça veu dire que t'a affronté ta peur et mantenant t'a 1 pouvoir. Genre si t'a peur du feu PAF tu peux faire du feu. Enfin voilà, T ché nou à Dreamland toute les nui.
- Décidément, je ne comprends toujours rien à cette histoire. Tu es en train de m'expliquer que mes rêves seront tous bizarre désormais et que je vais avoir des pouvoirs magiques et faire du feu ?
- Ouais mais pas forCmen. Ça se trouv tu peu te transformer en Hamster ou fair apparaître D truc. Ça Dpen D'koi t'a la trouille. Le mieu C que j'te montre un DreamMag.
Au moment où il allait se lever, pour aller chercher un exemplaire du magasine dans son scooter, un drôle d'invité fit son apparition. Un minuscule lézard marchant sur deux pattes et avec un long cou venait de débarquer. Un « Compsognathus » (les vrais sauront) , attiré par l'odeur de la nourriture. Très vite un petit copain à lui se montra, puis un troisième. Adrian qui les avait d'abord trouvé mignon éprouva soudain un sentiment de malaise. Une impression de déjà vu. Quand un quatrième apparu il comprit pourquoi. Il avait déjà vu une scène très similaire dans un film, Jurassic Park, et cette dernière ne se terminait pas, mais alors vraiment pas bien du tout.
- Jordan.. Euh je crois qu'on ne devrait pas rester là.
- A bon pourkoi ? I sont mignons. Répondit l’intéressé qui ne voyait absolument pas ou était le problème.
- Déjà nous ne sommes pas certain qu'ils soient réellement gentils. Ils ont tout de même de sacrés petites griffes et des dents pointues. Et puis surtout, s'ils ont senti l'odeur, ils ne sont peut être pas les seuls.
Comme pour lui donné raison, les quatre reptiles qui leur faisaient fasse levèrent soudain la tête vers le ciel et partir en courant dans le sens opposé. Ils sentirent le souffle dans leur cou d'une très grosse créature qui se tenait derrière eux immobile.
-oh mon dieu non.. pas ça.. Marmonna Adrian entre ces dents. Surtout ne bouge pas..
L'immense dinosaure dont ils étaient parvenu à fausser compagnie était parvenu à retrouver en utilisant son excellent sens de l'odorat. Jordan18 n'écouta pas les conseilles d'Adrian, il fit même tout le contraire. Il se retourna et se retrouva nez à museau avec le dino. Il poussa un long hurlement, se releva en trombe, et se précipita vers son scooter que le monstre écrabouilla avec son énorme pied. Pris de panique il se barra immédiatement en courant dans une autre direction, laissant Adrian tout seul face au dino.
- Le bâtard.. marmonna le jeune voyageur entre ses dents. Il était devenu blanc comme un linge, pétrifier devant le géant qui le fixait.
Soliokane
Ligue B
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Re: Pique-nique à Jurassic Park. Mar 13 Aoû - 16:05
Tsssss, dire que j’ai payé une fortune pour cet hosto qui me fout dehors. Pas de ma faute, à moi, si mes tests ne disent plus rien de particulièrement inquiètant concernant ma crise dans la flotte. Un infarctus, je sais bien, oui Je vais bien, je me sens bien, j’ai eu un coup de chaud assez violent face à des mastodontes des mers, d’accord...mais payer aussi cher pour être mis dehors pour libérer un lit, alors que mes vieux os me font un mal de chien. Je sais que je suis vieux, alors pas besoin de donner dans la pitié ou dans la compassion. Une fois enlaidi, ridé, édenté, au bord des précipices de la folie et des couches d’incontinence, le reste du monde ne considère plus le vieux comme faisant partie du reste de l’humanité ; à la limite, un parasite...ou encore un nuisible, un profiteur. Je profite d’un lit vacant alors que mes tests n’indiquent rien, dégagez m’sieur ! Cette société me rend malade, encore plus que dans l’eau de mer face au géant qui m’a mis une tension que j’avais encore jamais ressentie. Il ne faut pas mourir idiot, dit-on, et parfois je me dis que les cons sont vraiment bénis.
Dans la voiture, Helena tente de tâter le terrain, mais elle voit bien que je ne suis pas d’humeur. Le séjour est gâché et Salamanque me manque. La rime de cette ville n’a d’égale que sa beauté lointaine, à ce moment précis. Je repense à mon rêve, à mes rêves, et je commence à capter que j’ai mis les deux pieds et mon cerveau dans une machine trop complexe pour être saisie en une seule fois. Machine que je vais retrouver chaque nuit, en toute logique. Un monde réel dans les rêves, si j’ai bien compris. Un monde qui existe indépendamment de nous, de ce qu’on appelle la réalité. Un monde aussi qui s’influence par la réalité, et qui l’influence aussi...plus j’étire cette idée, plus elle m’effraie. Plus elle m’effraie et plus j’ai envie d’y retourner, savourer la nouveauté, des nouvelles personnes, et si j’ai bien suivi l’affaire, des gens conscients qui viennent de toute la Terre. J’ai vécu la Guerre Froide comme espion, est-ce qu’il y avait des espions impossibles dans le monde des rêves ? Des infiltrés, des influenceurs ? Et si toute ma vie n’avait été qu’une compréhension minime d’une seule face d’une pièce gigantesque ? Helena voit mon air songeur, envolé, elle fronce les sourcils mais ne dit rien, elle sait qu’avec cette tête je dois penser au passé, aux contacts, à la prudence, toutes ces choses qui n’existent plus à la retraite, mais qui apparaissent avec la vieillesse innarêtable.
Arrivés à l’hôtel, je file dans ma chambre, je lui dis que j’ai besoin de repos. Elle m’appellera pour le repas, j’ai besoin de faire une sieste. Je me couche directement, je suis fatigué par le transport tout de même, et l’envie de retourner dans ce monde onirique, même en rêve, même en dupe, ça me fait envie. Plus grand-chose me fait envie, de mes vieux jours, mais je sens que je tiens un truc particulièrement nouveau, enthousiasmant. J’apparais dans un nuage de fumée, en tenue blanche d’hôpital, comme un malade. Pas fameux, j’ai vu mieux comme accoutrement. En faisant un tour d’horizon, je remarque que je suis dans une plaine. Je suis parfaitement conscient, je ferme les yeux et je tente de contrôler chaque partie de mon corps. J’y suis. Je veux dire, je suis là, je suis dans le rêve, de nouveau. Je serre le poing en souriant, je me sens fort, enfin plutôt un potentiel en moi qui me remue et qui me pousse, partout dans mes veines. Une plaine donc, avec des plantes qui marchent et un scooter qui livre des choses, un dinosaure et...un dinosaure ? Ah oui, rien que ça. Je comprends pourquoi j’attendais de dormir depuis des heures, je viens de rencontrer en face de moi un dinosaure et cette scène incroyable, des plantes avec des jambes. Le dinosaure vient de se réveiller et il suit le scooter sur lequel deux jeunes semblent vouloir s’enfuir. Ils foncent à toute berzingue et ne voient pas, enfin je crois, que le machin les suit à sa vitesse. Odorat développé ? J’en ai aucune idée, mais je suis le dinosaure, qui reste facile à suivre.
Après quelques minutes d’une course, puis d’une marche héroïques, je souffle un coup. Tout le monde m’a semé, on dirait, alors que je suis au bout de ma vie. Il me restait tant d’années à vivre que je sens la caresse de la mort me chatouiller...ou est-ce une plante carnivore qui s’intèresse à moi ? Difficile à dire, dans le doute je lui mets un coup de poing.
- J’suis vraiment trop jeune pour ces conneries ! Un dinosaure, comme si j’allais faire quelque chose face à…. - AAAAAAAAAAAAAAAH !
Un jeune, sans doute aperçu sur le scooter, gueule en traversant la plaine au loin. Ok, je retrouve les deux motards et l’animal qui grogne, accompagné par des petits, pas loin de moi, un kilomètre à peu près. Les animaux de la zone, comme une licorne avec des lunettes de soleil ou un arbre qui joue à la belote avec deux arbres , fuient sans poser de questions. C’est justement l’inverse de ce que je fais, car je m’en pose pas mal, des questions. Pourquoi je suis arrivé là, pourquoi le dino, pourquoi un scooter, pourquoi la licorne et les...non, je laisse tomber, j’ai trop de questions et un dinosaure qui veut croquer l’autre jeune que je commence à distinguer. C’est en m’approchant que je me rends compte que le dino est pas mal énorme et que je n’ai aucune idée de comment l’approcher réellement, ni même quoi faire, en fait. Je ne sais pas trop quoi tenter, donc j’arrive avec mon arme principale et sans doute ce qui me vaudra une nuit au poste un jour : ma grande gueule de vieux con.
- Hey le dino, ça te dirait de retourner dans ton époque ? Sinon j’ai une météorite pour toi !
On m’a bien dit de mentir sur mon pouvoir pour cacher la Baie du Krill, donc pour cette nuit disons que j’ai le pouvoir des météorites, j’espère que ça va passer. Le jeune devant le géant tremble autant que moi, mais il a l’avantage d’être jeune hein. Pas dit que la fuite soit un bon plan pour moi. Le dino se tourne un petit peu, une lueur d’inquiètude traverse son visage, car je suis arrivé derrière lui, pile poil, et il ne pourra pas attaquer sur deux fronts à la fois. J’ai saisi cette lueur, j’en profite pour m’avancer, je fais peu de coups d’oeil au jeune, j’espère juste qu’il va agir, qu’il va lui aussi tenter quelque chose. Je prends un air rassuré et confiant, même si mes jambes veulent s’enfuir dans la seconde face au regard de l’animal.
- Tout doux...tout doux...
Spoiler:
Désolé du retard !
Adrian Harper
Ligue B
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Re: Pique-nique à Jurassic Park. Jeu 15 Aoû - 20:19
Adrian était paralysé. Assis par terre, adossé à la vielle souche d'arbre face au gigantesque monstre du jurassique qui fixait dans les yeux. Cette fois c'était la fin, la vie onirique du voyageur aura été bien courte. Servir de repas à un dinosaure dès la première nuit. La seule consolation que nous pouvons avoir c'est qu'il n'aura pas eut le temps de prendre goût à ce monde incroyable, il aura été manger avant d'apprendre l'existence de lieux féeriques et de créatures enchanteresses.. A moins que..
- Hey le dino, ça te dirait de retourner dans ton époque ? Sinon j’ai une météorite pour toi !
Un ange venait d'apparaître ! Le monstre aussi surpris qu'Adrian tournèrent la tête pour découvrir ce nouvel invité sorti de nulle part. Était ce vraiment un être céleste ? Il était bien vêtu d'une sorte de tunique blanche immaculée, et ses cheveux avait la couleur de la neige, mais son visage était fripé comme un pruneau et il n'y avait aucune trace d'ailes divines. Passé l'incrédulité, le dinosaure se tourna lentement vers l'ancien sauveur/suicidaire. Il avait semble-t-il changé d'avis pour son menu de la soirée. Il commencerait avec le septuagénaire, qui devait désormais regretter son intervention. Pour Adrian c'était évident, le vieil homme attirait l'attention du monstre, il se sacrifiait pour lui. Mais pourquoi ?! Ils ne se connaissaient même pas. Il fallait empêcher ça. Mais que faire face à un tel colosse. Adri était impuissant. Il regarda autour de lui, ses yeux se posèrent sur ce qui restait du scooter de Jordan. Sur une pièce en particulier qui semblait intacte. Son esprit se remémora une phrase du livreur « Tu as peur du feu et paf tu peux faire du feu. ». C'était une idée absurde, un plan complètement fou, mais après tout, ce monde lui même n'était il pas dingue ? Il fallait tenter le coup.
Adrian se releva, et couru vers les débris du scooter. Le gros dino ne s’intéressait plus du tout à lui. Il lui tournait le dos et avançait lentement vers le papy en blanc. Le voyageur poussa quelques morceaux de ferraille et attrapa l'objet qui l’intéressait. Le turbo du véhicule qui leur avait permis de semer le géant. Il examina brièvement la pièce pour comprendre comment elle fonctionnait et surtout pour savoir de quel coté sortaient les flammes. Ça serait quand même con de se tromper et de se cramer les miches à la place de celle du dino. Le temps pressait, le monstre pouvait attaqué pépé d'un instant à l'autre, il fallait agir maintenant. Adrian se précipita derrière le monstre, brandit son lance flamme de fortune.
- Eh gros lézard ! On va voir si avec le derrière en feu tu vas continuera à faire le malin ! S'écrira-t-il en appuyant sur l'interrupteur.
Une immense colonne de feu sorti de l'appareil infernal. Même si quelques flammes caressèrent l'anus du dino, le résultat de cette action fut totalement différent de ce qu'avait imaginé le voyageur. En faite, c'est lui qui fut projeté loin en arrière par contre coup aussi puissance. Surpris par la violence avec laquelle il avait été repoussé, au lieu de lâcher l'appareil il s'y agrippa et se fut sa grosse erreur, car ça le fit décoller à la vertical tel une fusée rejoignant les étoiles. Rendu à plusieurs mettre du sol, l'engin devint incontrôlable et parti dans toute les directions donnant le sentiment d'assister à un impressionnant spectacle de pyrotechnie. Looping après looping, le voyageur perdait toute notion du bas et du haut, il valdinguait dans le ciel sous le regard ahuri du dinosaure. Ce qu'il ne se rendait pas compte, c'est qu'il était en train de provoquer un incendie. Plusieurs petites touffes d'herbes commençaient à fumer. Des feux jusque là facilement maîtrisable grandissait dangereusement. Finalement Adrian lâcha prise et atterri lourdement dans l'herbes. Malgré le fait que la végétation avait amorti sa chute, la rencontre avec le sol fut brutal. Adrian en eut le souffle coupé. Il devait rester quelques instants allongé sur le sol, les cheveux encore fumant, car sa tête tournait beaucoup trop et ses membres étaient en complètement engourdit par ces tours de manège. Tant pis s'il devait être manger, au moins il avait offert une chance au vieil ange de s'enfuir en retour.
Soliokane
Ligue B
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Re: Pique-nique à Jurassic Park. Sam 17 Aoû - 13:29
Le jeune semble bien surpris de mon apparition et on dirait qu’il a vu le grand Mikhaïl en personne. Pourtant je ne suis pas si vieux que ça ! Enfin je crois...Je sais que ma présence dans ce monde déluré peut surprendre mais je vais commencer à mal le prendre...enfin s’il me restait encore de l’ego pas encore parti avec les ruines, les rides et mes culottes propres. Ahem, le jeune a un trait d’esprit, une lueur d’intelligence, et je m’attends donc au pire. Avec ces individus qu’on appelle les jeunes il faut s’attendre à tout, surtout au pire car ils ont des idées complètement insensées. De mon temps on savait cogiter et répondre correctement aux bonnes situations, c’est sûr. Mais maintenant, ils se noient dans un verre d’eau alors que les solutions leur tendent les bras ! Pendant que le dinosaure songe à me prendre en quatre heures faute de mieux, un peu pour répondre à la provocation de la pire des manières car je suis lucide, je sais que je ne suis plus le plus appétissant des environs. Enfin j’espère ! J’essaie de savoir les intentions du prédateur, mais le jeune revient en gueulant, dans ses mains le turbo du deux roues. Oh le con.
Le jeune, cette espèce incompréhensible. Il m’aurait demandé, je lui aurais dit que c’était une mauvaise idée, quoi. La force de projection, le recul, son poids...Le machin part comme une fusée en cramant les lieux, et mes arpions au passage. L’avantage de ce spectacle chaleureux, c’est que le dino semble avoir abandonné son idée de nous croquer sans discussion. Le feu le met en panique, les cris du jeune dans ses loopings magnifiquement enflammés donnent encore plus de bordel à l’ensemble, et j’en profite, c’est mon moment ! Allez, on se bouge papi ! Je cours aussi vite que je peux et j’essaie d’atteindre le dino. Bon, avec ma vitesse il me voit arriver de loin et me file un coup de queue assez violent pour arracher mon dentier. Enfin, si j’en avais un bien sûr...Sonné, hurlant, je m’accroche à sa queue et j’essaie de m’agripper pour monter sur son corps qui s’agite. Il panique, le pauvre vieux, le feu l’inquiète et comme il commence à grandir depuis quelques touffes, le dino essaie de s’enfuir et tente de me projeter comme un sac de patates au sol.
Là, accroché à la queue d’un dino dans un lieu qui s’enflamme, je me demande un peu ce que je fous là. Je vois le jeune qui tombe au sol, durement, un peu trop sans doute. Le dino m’envoie valser pour de bon et je roule dans les flammes, en atténue quelques, en garde certaines que j’éteins en roulant boulant encore dans l’endroit. Sonné, je me réveille avec le crépitement des flammes autour de moi, le jeune est aussi au sol pas loin. J’entends un bruit et je remarque que le turbo qu’il avait utilisé juste avant revient du ciel droit sur lui, comme une sorte de vengeance personnelle de l’engin contre son utilisateur. Flamme inversée, le turbo arrive comme une bombe droit sur lui, alors qu’il est bien sonné. Je prends mon courage à deux mains pour bouger ma vieille carcasse et je cours pour empêcher le choc qui sera lourd, peut-être même fatal. J’arrive à la hauteur du jeune et j’essaie de donner un coup de poing de toutes mes forces dans l’engin de malheur qui arrive.
- Par le météore de Pég…AAAAAAAAARGGGGGGHHHHHHH !
La douleur fut vive, fulgurante, mémorable. J’ai placé mon bras un peu trop vite, un peu trop en avant, si bien que le turbo est arrivé pile sur mon avant-bras et m’a cassé le poignet. Sans discussion possible, je sens maintenant une douleur horrible me lacérer le bras droit et remonter jusqu’à l’épaule. Au moins le jeune est sauf, même si les flammes montent autour de nous. J’ai trop de trucs à gérer, surtout que l’individu ne se relève pas, encore. Je ne sais que faire, la douleur sur mon poignet me concentre beaucoup trop pour que je puisse réfléchir calmement. Mais il va falloir le faire, j’ai la vie du gamin sur le dos, maintenant...
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