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Jessica, Hôte de la bête

Jess
Ligue B
Jess
Pouvoir : Hôte de Fenrir
Messages : 12
Jessica, Hôte de la bête Mer 11 Avr - 21:33

Illustration du contexte
Jessica De Graves // Fenrir

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Surnom: Actuellement aucun, sa situation n'est pas de notoriété publique et ce ne sont pas les morpheurs loups qui manquent pour se fondre dans la masse.
Sexe: Féminin
Age: 21 ans pour Jess, ~1500 pour Fenrir
Habite à : Espoo, en finlande
Activité : Etudiante en droit
Phobie : Aucune phobie vaincue.
_____

Pouvoir: Muselière de Fenrir: Agilité et odorat surhumains, dispose de crocs, griffes, oreilles et queue de loup - Peut libérer Fenrir, une version berserk d'elle même qui manipule des chaînes quasi-indestructibles.
Arme: Ses crocs et ses Griffes
Objet magique: Aucun pour le moment
Alignement : Chaotique Bon // Chaotique Mauvais
Objectifs : Profiter de Dreamland pour être enfin elle même // Tuer La Reine Soleil et se libérer de ses entraves
_____

Aime : Être seule, rendre service, créer la surprise, lire, écrire, la musique pour gamine, Michael Jackson, les balades en nature, manger comme une goinfre quand personne ne la regarde, sa meilleure amie Natalie, Dreamland. // Se battre, être vulgaire, faire chier les gens, la méchanceté gratuite, être le centre de l'attention, les flatteries, parler de sa puissance passée.
N'aime pas : Les relous, les vantards, les mangeurs difficiles, les mauvais perdants, le métal et l'électro, ceux qui prennent leurs cas pour des généralités. // Que Jess lui rappelle de quel trou elle l'a tiré, Les gens trop faibles, les gens trop forts, les gens sans ambitions, les gens trop ambitieux, les gens.
Points de Puissance : Maximum 5000 // Idéalement 30-35 000 pour Fenrir, le demi-dieu n'est pas vraiment là pour déconner.
Points de Réputation : Maximum 10 000
Classement : Maximum 1509 Ligue B

- Tu as l'insigne honneur d'être mon hôte, le moins que tu puisse faire, c'est d'être aussi mon familier -



Description Physique


Mon apparence? Que dire... Comme beaucoup de filles du nord, j'ai de longs cheveux blonds platines et les yeux bleus pâles, mais à Dreamland l'influence du loup noir se fait sentir: Mes cheveux deviennent sombre à l'exception de quelques mèches qui conservent leur couleur d'origine, et l'azur de mon iris droit se parfume du rouge des oculus du demi-dieu, prenant cette teinte jaune-orangée si particulière. De même, deux oreilles pointues me poussent sur la tête et j'obtiens des crocs et griffes considérablement aiguisés. Pour le reste, rien de bien extravagant; Je dépasse légèrement la moyenne de mon mètre soixante-douze, et même si j'essaye de faire du sport je n'ai pas un physique d'athlète. Ah! En ce qui concerne ma garde robe, je ne jure que par le tailleur, et portes parfois une cravate, que je laisse traîner quand la situation n'exige pas d'être impeccable. À Dreamland, j'ai souvent un col en fourrure qui me permet d'éviter d'attraper froid.. On ne sait jamais où on peut se retrouver. Pendant que j'y suis: Les escarpins sont mes ennemis mortels et si je devais faire mon choix en matière de chaussures, il se porterait sans aucun doute sur une paire de Boots stylées, pratiques et confortables.
Passons aux caractéristiques de Fenrir, si je lui dis un jour que j'écris nos aventures et qu'il apprend que je me suis décrite sans lui dédier une place, il me ferait la gueule pendant au moins une semaine. Je pense à toi mon pote!
Quand Fenrir s'incarne à travers moi, il prend la forme d'un jeune garçon, au traits étonnement similaires au miens. Pourquoi un enfant? À vrai dire je ne sais pas vraiment, peut-être parce que je manques encore de force, peut-être parce que sa forme humaine n'est vraiment que récente, peut-être pour une raison qui ne m'a pas traversé l'esprit. Toujours est-il qu'il devient un enfant. Il conserve ses yeux rougeoyants, perçants comme une braise aiguisée et exhibe, contrairement à moi, des pattes recouvertes de son pelage noir, aussi bien aux mains qu'aux pieds. Difficile de mentionner Fenrir sans parler de ses chaînes, en effet, une demi-douzaine de fers sont reliées aux bijoux dorés qui lui enserrent la nuque, et on en trouve une autre paire au niveau de ses mains, qui sont elles aussi menottées par un cadenas aux motifs nordiques. Ces chaînes sont la principale arme de Fenrir au combat, il les utilise aussi bien pour attraper ses proies que balayer le paysage ou se déplacer de manière surhumaine en contrôlant ses déplacements dans les airs ou au sol. Pour ce qui est de vêtements... C'est en pagne que Fenrir apparaît, j'ai essayé de lui en causer deux mots mais il n'en a rien à faire et puis ce n'est pas comme si il y pouvait quelque chose.

Description Mentale


Commençons par la bête, pas parce que c'est important de commencer par lui ou parce que je n'ai rien à dire sur moi, mais parce qu'il faut un moment de préparation à quiconque souhaite décrire son tempérament de manière impartiale.
Fenrir est une feignasse doublée d'une grande gueule, vous le réaliserez vite si vous lisez notre saga, il aime blaguer et faire de l'esprit, même si je suis la seule qui puisse bien l'entendre. En outre, son égo n'a d'égal que son amour de la violence, je l'ai constaté assez vite, il n'a aucun remords à ôter la vie des voyageurs, considérant qu'ils ont fait une erreur en se mettant en travers de son chemin, et en espérant qu'ils ne la refassent pas si ils viennent à vaincre une autre de leurs peurs. Je ne connais pas son passé en détail, de ce que j'en ai retenu, il aurait été enfermé dans les catacombes du royaume des glaces suite à une alliance des seigneurs élémentaires et de l'incarnation solaire, qui est devenue la clef de ses chaînes. De ce fait, il a une sainte horreur des contrôleurs élémentaires et de leurs rois et reines, dont il souhaite même la mort, par pur vengeance sur leurs précédentes itérations. Fenrir était une véritable boule de rage au début de notre partenariat, ça avait beau être lui qui l'avait lancé, il était vraiment dédaigneux et passait son temps à me traiter de faible... Il m'a fallu un moment pour lui faire comprendre que je faisais de mon mieux. Pour finir, la créature hait le monde réel au plus haut point, il le considère comme futile et y va de ses questions et conseils stupides, qui montre autant son incompréhension que son réel désintérêt d'un monde où on passe son temps à faire des choses par pure obligation.
Et zut... C'est mon tour? Vraiment? Bon...
Avant de connaître l'existence de Dreamland, j'étais quelqu'un de morne. Une fille qui avait fuit une famille trop encombrante pour se consacrer à son avenir et ses études, qui bien que s'étant fait quelques amis, ne sortait que très peu, qui bien qu'elle s'ennuie à longueur de temps, ne cherchait pas vraiment l'amusement, de peur de faire chuter ses chances de réussite. En somme, j'étais l'incarnation parfaite de ce que Fenrir déteste dans le monde réel: Une personne qui ne faisait les choses que parce qu'il le fallait, pour un avenir hypothétique qui ne serait peut-être pas non plus si exaltant. Fort heureusement, ce n'est pas l'histoire de Gloomy Jess que vous vous apprêtez à lire, mais bien celle de Jessica de Graves, la voyageuse du monde des rêves. Quand Fenrir m'a offert Dreamland, il m'a offert l'exutoire dont j'avais bien besoin, un lieu ou être moi même, entreprendre des projets insensés, affronter des créatures fantastiques... Un endroit ou faire l'idiote que je ne peux me permettre d'être dans la vraie vie véritable. Au cours des six derniers mois, j'ai beaucoup découvert sur moi même: Que tout comme Fenrir j'aimais bien titiller les autres, que j'aimais bien me battre -en particulier pour mesurer mes progrès-, et que j'éprouvais une certaine fascination pour les lieux perdus, les endroits anciens que personne n'a visité depuis un bon moment... C'est comme ça que je suis devenue la muselière d'une créature millénaire après tout.
Cela dit, j'ai peur que le demi-dieu insouciant ne m'influence plus que nécessaire, tellement le monde réel me semble futile ces derniers temps, mais j'ai entendu dire que cela arrivait à beaucoup de voyageurs. Et puis ça ne m'empêche pas de faire ce qui doit être fait, l'important est que je dorme à la fin d'une longue et épuisante journée de boulot.


Histoire


Vous voulez connaître ma vie? Quelle idée stupide! Tout l’intérêt de ce récit est d'être celui de mes rêves, non? Le plaisir de la découverte, quelque chose d'étranger à notre monde sans-couleur, où les mystères de la science nous on permit de lever le voile sur ce qu'on pensait l'inexplicable. L'humanité connaît l'univers jusqu'aux quelques secondes qui ont suivies sa création, et il ne fait presque aucun doute qu'une des théories sur la façon dont le monde physique disparaîtra s'avérera vraie, même si nous ne serons plus là pour observer laquelle. Le monde onirique lui ne dispose d'aucune règle fixe, c'est un territoire changeant au grès de notre imagination, de nos peurs et de nos rêveries. Bonne question d'ailleurs! N'existerait-il pas quelque part un scientifique qui après avoir découverts l’existence de Dreamland aurait décidé d'en percer les mystères de manière analytique? Peut-être obtiendrai-je ma réponse un autre jour. Toujours est-il que c'est là que je veux en venir, le monde dans lequel vous vivez n'a pas cette notion de découverte et de fantaisie, c'est même sans doute pour cela que vous lisez ces lignes. Cette fascination pour l'inconnu, c'est quelque chose que l'on acquiert et perd à l'enfance, et puisque vous insistez, je vais vous conter la mienne.

Je suis née dans la capitale Finlandaise de Helsinki, de deux parents eux aussi Finlandais, tous deux au milieu de leur trentaine. Un enfant tardif penserez vous, et vous n'auriez pas tout à fait tort, quand je suis née, mon frère aîné avait déjà 12 ans.
Entre lui qui excellait en tout et mon père agent de police, on peut dire que je ne manquais pas de protection. Pas que j'en ai vraiment besoin, les dix premières années de ma vie se sont passées simplement, comme pour la plupart des gens. Mais quand j'entrais au collège, mon grand frère, Felix, entrait déjà dans la vie active, et pour suivre les traces justicières de mon père, c'était dans le droit qu'il avait choisit de trouver sa voix.
J'ai grandi en aillant tout: des notes exemplaires, un physique qui faisait des envieux et la personnalité extravertie pour l'assumer. J'étais une pimbêche égocentrique en somme. Les gens sans cicatrices ne sont pas ma tasse de thé... En fait, ce sont eux qui sont bizarres de nos jours, tant tout le monde trouve ses propres blessures et ses propres façons de les surmonter. Mais aujourd'hui j’exècre qui j'étais, une enfant pourrie gâtée qui s'était faite à son petit monde étroit et qui ne vivait que pour elle même, même pas par choix mais juste par instinct. Qu'est-ce qui me fait dire que j'ai tant changé? Eh bien c'est l’événement qui a déchiré ma famille, il y a maintenant quatre années de ça. Je sais, je suis sensée vous raconter ma vie en détail, mais je ne vais pas m'inventer des soucis, alors abrégeons jusqu'à l’événement déclencheur.
Le collège lui aussi s'est passé sans encombre, j'ai fais quelques sports sans en trouver un qui puisse me passionner, je suis sortie avec quelques garçons, je me suis pas mal ennuyée. Seul point positif: J'ai découverts les livres, ces portails vers des vies moins monotones et -encore une fois- vides de découvertes, je m'étais même mise dans la tête de tenter une carrière d'auteur, ce que je ferai peut-être si j'arrive à réécrire cette histoire sous l'apparence d'une fiction, ou si l'existence du monde des rêves devient vérité générale, bien que je ne le souhaite vraiment pas. Durant mon second cycle, mon frère entrait dans la vie active et devenait avocat, il quittait le cocon familial mais notre relation complice ne s'arrêtait pas, nous restions en contact. Le lycée donc... pas grand chose à signaler, je traînais toujours avec la même bande de potes, l'entourage de la princesse pour laquelle je me prenais, durant la première année, je tombais raide dingue d'un volleyeur, et nous entamions une relation qui dura plus d'un an, il était drôle, sûr de lui et cultivé, un autre gars sans histoire en fait, un qui me paraîtrait pitoyable aujourd'hui tellement sa vie ne mériterait pas d'être racontée. Mais je m'égare, comme si ma propre vie jusque là avait un intérêt...
Au milieu de ma première, mon frère, alors adjoint du procureur, est victime d'une agression qui le plonge dans le coma. Le responsable est arrêté, un petit gars de banlieue qui s'est prit pour un tueur à gage. Seul soucis, il ne fait aucun doute que l'attaque a été commanditée par un caïd que mon frère devait opposer dans un procès quelques semaines plus tard, mais le lien n'est pas fait faute de preuve.
Résultat? Un père qui vire à l'alcoolisme, une mère dépressive et moi au milieu qui n'avais jamais rien vécu et qui n'avait pas les hanches pour supporter pareille morosité. Je sais, l'affaire est sordide et digne des plus mauvais feuilletons télévisés, mais n'est-ce pas moi qui vous ai dit que ma vie réelle n'avait rien de mystique et qu'elle se résumait à un terre-à-terre des plus déprimants? Ma mère tentait de faire bonne figure, mon père noie sa fureur dans la bouteille et je l'entends plusieurs fois envisager de faire la peau au fameux gaillard qui lui a enlevé son fils. Mais moi je n'avais aucune envie d'en rester là, j'avais la rage, autant envers ceux qui m'ont pris mon frère qu'envers moi même pour ne pas avoir su encaisser ça comme ça, ou n'avoir pas pu me faire d'amis qui m'auraient aidée, tout du moins...
Mon lycée finit, je laisse ma mère et mon père là, dans la capitale, pour partir faire mes études à Espoo, deuxième plus grande ville Finlandaise. J'avais choisi le droit, sans savoir vraiment pourquoi, mais ce que je savais, c'était que j'allais assurer. Je me trouve un boulot à mi-temps, je bosse comme une forcenée pour obtenir les meilleures notes possibles, et je me fais un groupe de potes autrement plus loyaux que ceux qui m'avaient lâchés quand ma vie avait dégénérée. Ma famille devient un tabou, le genre de pensées que l'on chasse d'un mouvement de tête frénétique. Ça ne m'empêche pas d'appeler mes parents une fois par semaine, mais vivre seule était encore le meilleur moyen d'enterrer le passé et penser à mon avenir.
Et me voilà, trois ans plus tard, une jeune adulte comme les autres, avec ses propres problèmes et ses propres passions, ne me plaignez pas, c'est vous qui vouliez me connaître.

Chroniques


Prologue:
Comment s'était déroulée ma dernière journée de rêveuse ignorante? Pour être franche je ne m'en souviens plus très bien, tant la nuit qui suivit m'est restée en mémoire, comme l'élément déclencheur d'un bon bouquin qui vous fait oublier sa mise en place.
Je me rappelle avoir la rage. Était-ce un professeur hautain ou un des cas social de ma classe qui avait lancé la remarque de trop? Un pote qui ne me lâchait pas avec l'idée qu'on puisse être plus que des amis sans penser une seconde à ce que moi je pouvais ressentir?
Je n'en ai plus aucune idée... Mais je me rappelle clairement avoir la furieuse envie de faire une scène, d'être égoïste et irresponsable pour une fois dans ma chienne de vie. J'aurai aimé libérer la bête et foutre à quelqu'un une paire de baffe bien méritée. Mais ma fierté et la peur des conséquences m'avait encore fait renoncer. Alors j'étais rentrée et avais dû me plonger dans un quelconque devoir à rendre trois semaines plus tard, la boule au ventre et de la musique plein les oreilles, avant de me coucher en me plaignant par texto avec ceux qui me laissaient encore être moi même.

Mais l'endroit où j'atterrit, j'en ai un parfait souvenir. Je me rappelle de la pénombre étouffante et de l'air glacial qui mettait les poumons à vif, de mon souffle se transformant en algide fumée blanche, mais surtout du bourdonnement régulier qui faisait vibrer les murs cristallins des abysses du Royaume des Glaces en me vrillant les oreilles au passage.
J'inspectais l'endroit à tâtons: J'étais dos à un mur glissant, dans un tunnel d'environ trois mètres de haut pour trois de large, une seule sortie envisageable: Droit devant. Mais c'est aussi de là que ce son si menaçant semblait trouver sa source.
Le moins que je puisse dire est que j'étais désemparée, mais l'idée de rester dans cet endroit inconnu et si inhospitalier me terrifiait bien plus que tout ce que je pourrai trouver au bout de ce couloir de givre.

- Il y a quelqu'un?!! J'ai besoin d'aide! M'écriais-je sans vraiment attendre une quelconque réponse ; J'avançais de quelques pas.

À peine la dernière syllabe s'était elle extirpée d'entre mes lèvres qui gerçaient à vue d’œil qu'il s'abattit... Le silence. Le ronflement chaotique et immuable qui m'oppressait depuis mon arrivée s'était tût comme la foudre s'abat pour annoncer le typhon, les parois semblaient se craqueler à l'arrêt du tremblement qui les avait accompagnées depuis des temps immémoriaux. Je perdais presque l'équilibre, mais cette surprise n'était qu'un avant goût...
Au fond du corridor ténébreux, deux énormes pupilles brillantes d'un éclat écarlate me fixaient à présent, et une voix rauque à la puissance démentielle se fit entendre.

- Qui ose me déranger alors que je dors du sommeil d'Odin?

Je n'eus même pas le temps de remarquer l'étrangeté de la phrase que mon instinct de survie me fit bondir en arrière. Un gargantuesque museau lupin s'était engouffré dans le tunnel qui me servait d'abris avec une force désastreuse, le remplissant d'une cloison à l'autre et s'arrêtant brutalement à quelques mètres de ma personne, gracieusement tombée sur les fesses. Je ne vous cache pas que le(s) chocs m'auront presque fait mouiller ma culotte, mais l'idée que ce monstre démoniaque maîtrise les atouts de la langue m'offrait une lueur d'espoir, peut-être ma maîtrise de la rhétorique pourrait me tirer de la situation "précaire" dans laquelle je me retrouvais.
Ça ne m’empêchait pas de rester bouche bée devant la colossale mâchoire qui s'extasiait devant moi. J'inspectais la gueule béante: Une énorme truffe humide surmontant deux babines purulentes se soulevant pour dévoiler des crocs de près d'un mètre de longueur, de titanesques poils de la longueur de mes bras, la vision était horrible. Mais ce qui manquait de me faire rendre tripes et boyaux, c'était encore l'haleine fétide et biliaire qui se dégageait des entrailles de cet être grotesque. La bête semblait avoir laissé tomber le langage pour une vague de grognements affamés, et il envoyait maintenant sa langue poisseuse pour essayer de m'attraper, échouant cependant d'un peu moins d'un demi-mètre.  
Mais cette fois c'en était assez, je n'avais aucune idée de comment j'en étais arrivé là, j'avais déjà passé une sale journée, et ce n'était pas ce titanesque clébard qui allait ruiner ma réputation. À situation burlesque réaction burlesque, j'écrasais la langue sous mon talon de tout mon poids, retirais mon pied rapidement par sécurité, avant de hurler à plein poumon.

- SILEEEEEEEENCE!

Le titan poussait un grognement en reculant légèrement. Sa rage carnassière semblant s'être calmée d'un coup, il retirait son museau et plaçait son orbite cramoisie devant l'entrée de mon terrier de fortune, m'inspectant attentivement ; Je lui tirais la langue en signe de défi, le culot était encore ma meilleure chance de survie face à un tel prédateur. Le loup demi-divin se retournait dans sa tanière-geôle, j'entendais le grondement de ses chaînes qui s'entrechoquaient, et reconstituais peu à peu le puzzle qui s'offrait à moi. La truffe de la créature s'approche, nettement moins menaçante cette fois, elle renifle fortement et à plusieurs reprises.

- Une voyageuse... non, une rêveuse.

La frimousse éléphantesque se retire à nouveau, et je tire de ces mots la dernière pièce qui manquait pour que tout cela prenne sens... Étais-je donc bien dans un rêve? Mais pour quelle raison Freudienne me serais-je imaginé pareil guet-apens?

- C'est bien ma veine... Mais qu'est-ce que je m'imaginais?

La bête gesticulait dans sa cellule en faisant claquer ses chaînes, je n'osais toujours pas bouger. Mais c'est là que tout changeait... Une onde se propagea dans les murs, le loup poussait un hurlement emplit de désespoir et de solitude, un appel à l'aide pour un libérateur ou même un bourreau. Dieu sait depuis combien de temps cet être terrifiant était enfermé là, gelé, seul et allouvi, pour pousser un cri empreint de tant de mélancolie pendant une minute qui sembla une éternité.
Cette note si poignante m'avait émue aux larmes, et je marchais doucement en direction du monstre, mes talons claquant sur le sol verglacé. Ce cauchemar qui m'avait tant terrifiée et dont j'ignorais la signification profonde... J'allais le dompter, et peut-être qu'à mon réveil quelque chose aurait changé.

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Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de lui, ce titan indestructible et pourtant au combien vulnérable, recroquevillé et hurlant vers des cieux qu'il n'avait pas vu depuis plus de mille ans. Je posais ma main sur le poil rugueux de sa queue, et il interrompait son cri pour me découvrir à son contact, les yeux fermés et la bouche ouverte, hurlant de concert.
Le démon bougeait, me faisant stopper net. Il plongea à nouveau ses oculus vermillons dans les miens. Je brisais la glace en prenant la parole.

- Je pense que je sais ce que je fais là... J'ai l'impression de m'être enfermée moi même dans les attentes que je me portes, et si je suis bien en train de rêver, alors je te laisse volontiers me dévorer... Pour ne serait-ce qu'un peu, atténuer la faim indicible qui doit te tordre le ventre.

J'ouvrais les bras en signe d'abandon, prête à faire suivre l'acte à la parole, le Goliath s’esclaffe.

- Hahahahah! J'apprécie ton offrande, humaine.

La gueule herculéenne s'approchait, je fermais les yeux par appréhension, mais plutôt qu'une douleur ou au contraire rien du tout, c'est une sensation humide que je ressentais sur le front.
J'ouvrais une paupière à contrecœur, pour découvrir le mastodonte, truffe contre mon front, se transformant en milliers de fragments argentins s’évaporant eux aussi au contact de l'air. Le demi-dieu disparaissait, laissant à sa place un jeune garçon aux traits étonnement similaires au miens si ce n'est ses pattes et oreilles de loup.

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Les chaînes jusque là enserrant la bête rétrécissaient et ceignaient l'enfant, les pitons tombaient des parois de glace dans un brouhaha aigu, et fendaient l'air pour se planter sans douleur dans mon torse. Alors que je m'apprêtais à geindre, crier, c'est Fenrir sous sa nouvelle forme qui prenait l'initiative, dans une voix beaucoup plus juvénile, presque impertinente. Pointant ses patte griffue vers moi, il proclame:

- Tu voulais m'offrir ta vie?! J'ai dévoré des milliers de guerriers plus robustes et valeureux que toi sans jamais y trouver satiété! Non... Ce que tu vas m'offrir, c'est ma liberté de sortir d'ici pour un jour retrouver ma gloire passée, celle de dévoreur d'astres et destructeur de mondes.

- Mais... Qu...

- En retour... Je t'offre un monde où être toi même... Où personne ne sera jamais en mesure de t'imposer son point de vue... Où la liberté n'a pour limite que l'imagination de la race humaine... Je t'offre Dreamland!

Les murs se craquelaient, tout portait à croire que l'endroit allait s’effondrer... Et la créature tournoyait au milieu du chaos, comme le directeur d'un cirque après le dernier numéro. Me faisant à nouveau face, il interrompait encore toute plainte que j'aurai voulu déposer.

- Je suis Fenrir, Porteur du Ragnarok! Tu as l'insigne honneur d'être mon hôte, le moins que tu puisse faire, c'est d'être aussi mon familier!

La prison onirique dépossédée de son détenu croule sous le poids des âges, et c'est un instant avant de finir écrasée que je me réveillais en sursaut, parcourue de l'étrange impression que ce rêve n'en était pas un.

Chapitre 1:

Vous savez à présent comment j'ai rencontré Fenrir et suis devenu voyageuse, une éternelle errante du monde des rêves. Pour peu que je survive à leurs dangers, les royaumes oniriques recelaient bien des merveilles. Seulement voilà, Fenrir avait un plan, plan qui visait à éliminer des seigneurs cauchemars pour accomplir sa vengeance, avant de dévorer la Reine Soleil et provoquer son cataclysme. Ce plan me semblant aussi suicidaire que mégalomaniaque, la cohabitation de mon esprit ne s'est pas faite sans encombres.
De plus, il me reprochait sans cesse ma faiblesse apparente, car si je me débrouillais à mon niveau, ce n'était clairement pas suffisant pour une créature dont la puissance passée surpassait sans doute 100 fois la mienne.

Tu auras le droit de te plaindre quand tu participera... Lui répétais-je, car si le demi-dieu chouinait constamment, il n'était en fait pas plus utile que ça.

Ça arrivera quand ça arrivera, tu dois d'abord monter en puissance pour résister à la mienne, je ne voudrais pas que nous mourions juste à cause de mon impatience.

Haha... Tu sais que je fais de mon mieux. Moi aussi j'ai hâte de pouvoir jouer dans la cour des grands.

Pas pour lui, mais pour moi. Il le savait.
Chacun s’accommodait de l'autre, content déjà de ce que nous avions reçus, et pressé de pouvoir progresser tous les deux, Fenrir dans sa quête de gloire, et moi par pur plaisir de la découverte d'un monde coloré aux antipodes de ce que je connaissais dans la vraie vie. Les jérémiades de Fenrir avaient beau être fréquentes, je ne l'avais jamais entendu dire qu'il regrettait de m'avoir prit pour hôte, et jamais je n'ai nié son objectif, pour peu qu'il soit à long terme. Pour l'instant, j'avais même décidé de ne pas mêler vie des rêves et vie réelle, préférant vivre cette aventure à 100% avec la bête, qu'il ne rate aucun des événements de ce qui pourrait devenir notre épopée... Après tout, je voyais tout de la sienne, même si elle était à travers moi, j'avais appris à le connaître, à prévoir ce qui lui déplairait, ou au contraire l'entendre s'extasier dans les moment tendus. Et j'imaginais combien sa situation devait le fatiguer, comme devant un écran, il voyait les événements se dérouler sans réel contrôle, et échangeait avec moi pour passer le temps.
L'évasion du royaume reptilien, le combat contre l'homme-chouette, La nuit de la Trigonométrie, la Grande Fête de Borliday ou plus récemment la fois où on a failli lancer un incendie au pied de l'arbre des rêves, Fenrir et moi avons déjà vécu un certain nombre d'aventures mémorables au cours des six mois qui ont suivis notre rencontre, pourquoi commencer maintenant à conter notre histoire?
Eh bien parce que justement, c'est cette nuit là que se brisèrent deux interdits que j'ai pu vous citer plus tôt, la nuit ou ma vie réelle a croisé celle de mes songes et celle où il a finalement participé à son premier combat.
Parce que justement, c'est cette nuit là que j'ai réalisé l’ampleur du monstre tapi au fond de moi, les sommets que nous pourrions atteindre tous les deux pour peu que j'arrive à déployer son plein potentiel, ainsi que la futilité que pouvait bien représenter mon monde pour celui qui jamais ne l'avais observé.

Chapitre 2
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Aaaaaaaaaahhhhhh.... Hey Jess, passé une bonne soirée?

C'est une habitude, quand j'arrive à Dreamland, Fenrir baille toujours allègrement comme si il sortait d'un roupillon. L'idée qu'il se réveille quand je m'endors est assez déroutante, mais ça n'ajoute qu'à l'exclusivité de notre relation.

Pas vraiment, je commence à me dire que je ne devrai plus sortir le soir, les amis veulent danser et moi je ne pense qu'à Dreamland et mes partiels qui arrivent.

Je ne vous comprends vraiment pas les humains... Vous faites des choses qui vous déplaisent juste "parce qu'il faut."

Attends que je te fasse payer un loyer pour la piaule que tu squatte dans ma tête et on en reparle.

Tout de suite les grands, mots. Active toi de récupérer des infos sur les royaumes élémentaires si tu es si pressée de me voir partir. Ou va chercher la reine soleil, mais je doute que les deux ne soient pas liés d'une manière ou d'une autre.

Tsssssss

Je peste, pas que je lui en tiendrai rancune, mais s'activer est encore la meilleure façon de le faire se taire. J'inspecte les environs, il s'agit d'une simple forêt de pins, les arbres placés en rangée. l'endroit n'a pas l'air hospitalier mais on est loin d'être au royaume obscur, cette nuit devrait bien se passer.

- Tu manges chez KFC?

- Ouais ça m'arrive, c'est simple et rapide...

J'entends une conversation à travers les arbres, et en cherchant du regard et parcourant quelques mètres, j'arrive à distance suffisante pour voir sans être vue. Quatre personnes se regardent en chien de faïence. Un homme portant une salopette et une dague à la ceinture, une créature des rêves ressemblant étonnement à une dinde avec une toque et armée d'une solide poêle à frire, et une jeune fille portant un bandana ainsi qu'un air mauvais encerclent un type lambda dans un sweater à capuche bleu.

- Mais j'veux pas vous frustrer les gars, c'est pas à vous que j'veux causer alors j'vais vous laisser là.

- Pas si vite...

L'homme en salopette sort un trio de créatures orangées de ses manches, les renards aux airs sournois se déploient dans les arbres. En me concentrant bien, j'arrive à cerner leurs positions, mais ils se confondent et je me dis que ça pourrait être un problème si ils viennent à avoir des différences.

Ils ont chacun 1,2 et 3 points blancs sur la tête, tu devrais pouvoir t'en sortir.

Comme quoi il t'arrive de servir à quelque chose.

- La personne qui nous épie, tu peux sortir de ta cachette. Et si tu manges des fast-foods, prépare toi à mourir des mains des Green Stars, la team pro-élevage bio.

Le gaillard s'était directement adressé à moi, et je pouffais bruyamment à la présentation de son équipe, ainsi que ce qui avait motivé leur choix de devenir des Voyager Killers. Le bruit attirait l'attention des participants qui ne m'avaient pas encore repérés. La victime également, avait tourné le visage vers moi, et quand j'aperçus ses oculus écarlates et ses cheveux roux, je me plaquais au sol en pouffant de plus belle.

Oh mon dieu...

Quoi encore?

C'était le relou de la soirée, il m'a suivie jusqu'ici.

Fenrir se tût pendant une seconde, c'était bien la première fois que ma vie réelle me poursuivait jusqu'ici et le sujet était épineux, le mec m'avait dragué toute la soirée et n'arrêtait pas de se vanter: "start-up par ci, diplôme par là, sports de combats...", Fenrir tente de me rassurer.

Peut-être qu'il t'a tellement saoulé que tu as pensé à lui, et voilà où tu en es.

Cette fois c'est moi qui me tait, me préparant au ridicule et à la ringardise de la réplique que j'allais prononcer:

En partant, il m'a dit -"fais de beaux rêves..."
Oh le con...

- Cesses donc de rire et viens te battre!

Je bidouille un déguisement, et j'émerge des buissons, ma cravate enroulée autour de ma bouche comme une ninja, me disant que mes cheveux d'un couleur différente et mes oreilles suffiront à créer l'illusion, reste à inventer un mensonge convaincant. J'atterrit entre les deux groupes qui se fusillent du regard.

- Je suis Eleanora, la louve-garou! Cette forêt est mon terrain de chasse, les animaux sont bios et je ne veux pas qu'on dérange leur développement, quittez mon territoire.

Passe à l'action, tu sais bien que le bullshit ne fonctionnera pas.

Les trois adversaires présumés font une mine étrange, difficile de dire si ils sont admiratif devant mon culots ou mon bluff, ou si ils me trouvent simplement ridicule.

/CRAK/

Dylan, c'est son nom, est en train de s'étirer, fait craquer sa nuque et se déplie les jambes.

- Si vous voulez vous battre, je suis plutôt chaud.   Ça me fera un peu d'exercice.

Mais quelle boulet... J'voulais une nuit tranquille à explorer une vielle grotte ou un truc du genre, peut-être affronter un monstre ou deux. Il m'imposait vraiment un 3 contre 2 face à des adversaires probablement aussi forts que moi? Tout le monde ne se bat pas toutes les nuits juste pour le fun...

C'est dingue...

Ouais franchement il me casse les noisettes.

Nan c'est dingue on dirait moi, t'arrêtes pas de te plaindre. Tu veux devenir plus forte? L'important c'est la pratique.

Oh la ferme.

Les trois compères étaient plus méfiants, ils nous observaient, lançaient une ou deux vannes, tout en gardant leurs vigilance.

- Si on ne me laisse pas le choix.

J'agis comme mon bourreau et me délie les muscles rapidement.

- Tu peux t'occuper de l'attaque, je gère les renards et leurs éventuels attaques à distance.

-Ils ont pas d'attaque à distance... pas que tu puisses gérer... 1 invocateur vulpin, une changeuse de place et un dindon avec une poêle à frire... murmure le mec dans sa barbe, il se ronge l'ongle du pouce droit, légèrement absorbé.

- Tu sais que tu n'es pas à mon niveau Celia, ne vient pas te plaindre à Octavius ou Brahim si tu prends une déculottée.

- Ça ne risque pas d'arriver, connard.

La blondasse semble connaître le parasite qui m'avait embringué dans son délire, je laisse couler parce que j'en ai pas grand chose à faire... Dylan m'est passé devant et il fait une pose étrange.
De ses doigts disposés en carré se développent deux cadres flottants, tandis qu'il place ses bras dans l'un, ils ressortent dans l'autre, couvrant la moitié de son visage.

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Quel poseur.

Je critique mais je suis le mouvement, derrière lui, je mets mes mains au sol et m'apprête à bondir sur la moindre créature qui pourrait sortir des fourrés pour nous prendre pas surprise.

T'es sûr de vouloir faire ça? Tu maîtrises pas encore ces déplacements.

Tu peux toujours parler, tu m'as mise au défit, j'compte bien te faire comprendre que moi non plus je ne suis pas là pour déconner.

CLAK

Le claquement de doigts de Salopette annonçait le début des hostilités, le dindon fonce aussitôt sur Dylan, qui charge en retour, les mains toujours devant la bouche. Avant l'impact, les fenêtres se déplacent en arc de cercle, l'une finissant au dessus de l'assaillant et l'autre sous les pied du roux aux yeux vermillons. Il se dérobe dans le sol et tombe la tête la première sur le volatile, plaçant un golden kick dans son bide emplumé. Le dindon vole sur quelques mètres, il a prit cher, mais l'offensive ne fait que commencer. Un renard sort des feuillages pour réceptionner Dylan, je plonge sur lui et l'éjecte d'un habile coup de griffe, j'ai mal calculé mon coup, le momentum me garde en l'air une seconde de trop.
J'aperçois la blonde au bandana, pointant son doigt comme un pistolet, elle me tient en joue, mon cerveaux tourne à 100 à l'heure.

Panique pas. Tu peux pas l'esquiver. Prévois la suite.

Je me reprends. Le projectile lumineux me touche en pleine poitrine... Rien ne se passe.
J'atterris, j'applique la stratégie que Fenrir m'avait esquissée: -La surprise. Tu ne m'as pas immobilisée? Aucune chance que je te laisses le temps d'activer le pouvoir que tu viens de m'appliquer. Une énorme enjambée et un emploi de mon allonge, Je suis à son contact, j'envoie mes griffes à droite à gauche, l'invocateur de renard dégaine son poignard, il envoie deux créatures sur moi.

- J'ai!

Les portails absorbent le premier danger pour le jeter sur l'autre, il avait mit ses deux mains en avant, comme pour réceptionner une passe de volleyball. Mon attaque sur "Celia" se poursuit, je la griffe aux échancrures, et je comptes.
Deux renards K.Os pour le moment, le troisième est celui que j'ai déjà amoché, je traque le moindre mouvement dans les arbres alentours, perdant en précision sur mes attaques, elles sont néanmoins rapides et gardent mon adversaire sous contrôle.
Dans mon dos, Salopette m'attaque au couteau, mais Dylan le stop tout net.

- J'ai!

Une masse orangée bondit sur moi, et je l'arrête direct d'un gigantesque smash, l'envoyant voler dans le décors.

Olala elle est balèze quand elle veut la p'tite!

- Mouais bof.

Je tique une légère seconde, et suis soudainement prise de cours. Trois nouveaux renards jaillissent des fourrés tous crocs dehors. Je suis foutue, l'invocateur exulte:

- Vous croyiez réellement que je n'avais pas préparé mon coup?!

/TCHAK/

En un instant, un coup de pied propulsé à l'abdomen me projette en arrière, me faisant esquiver l'attaque malgré une douleur intense. Retirant son pied du cadre, Dylan révèle sa tête à travers:

- Yo!

- Arrêtes un peu de faire le mariole!

Encore une fois durant ce combat, j'ai un moment de lucidité. Le coup de l'encadreur m'a projeté à quelques mètres, je vois la position clairement. Alors que Dylan s'apprête à mettre Salopette au tapis, Bandana fait semblant de recharger son flingue et le pointe à un angle bizarre.
Zoooouuuum! Je suis transportée de mon emplacement de spectatrice en plein milieu de l'action, le mouvement est instantané et j'en perds le nord pendant une petite seconde.

- Et merde...

Nouvelle réalisation: La tireuse avait échangé de place avec moi, et sa position préparatoire était en fait celle qui lui permettrait de viser Dylan directement.

/PAN/

Le projectile lumineux touche mon confrère dans le dos, il reprend de la distance avec l'assaillant qu'il dominait pourtant, il me fait signe de reculer aussi, j'obéis, il est bien plus expérimenté que moi après tout. Le poulet s'est remis, la horde de chacals se relève peu à peu, la situation est revenue à son point de départ, mais notre meilleur membre risque de changer de place. Nous échangeons un regard inquiet, je confirme:

- Je peux pas arrêter autant d'attaques.

- bien sûr que tu peux pas...

- C'est donc tout ce que t'as à m'offrir? J'suis un peu déçu, Jess.

Sa mère la prostipute! il se prend pas pour de la merde!

En train de m'étouffer dans la cravate qui me couvre toujours la bouche, je beugle:

Oh la Ferme toi!

Je me fige, rougis, puis remets ma cravate en place, les adversaires ont eux aussi l'air épuisés, à l'exception des renards qui se tiennent plutôt bien, ces invocations sont faibles mais tenaces.

- Et à la prendre à ma place, cette attaque. Tu t'en sens capable?

Je lui lance un regard inquiet, je n'y comprends pas grand chose, et il me fait un peu peur.

- j'ai un plan, faut que t'éjecte le dindon avant leur attaque. Je sais que j'demande pas mal mais si tu peux pas faire mieux, vaut mieux que tu te laisses toucher pour que j'nous sortes tous les deux de ce pétrin.

Il est déjà au "trust me with your life"? Bordel ce feuilleton passe vite.

VOS GUEULES!!

J'y réfléchis vite fait, mais s'il y a moyen pour qu'un de nous batte les autres en deux contre un, c'est probablement lui. Je finis par déglutir et hocher la tête.

- J'le fais c'est bon.

Comptes pas sur moi, ça serait trop risqué.

Je sais. Mais si c'est nécessaire on tentera le tout pour le tout.

La dernière fois ça n'a servi à rien à part te faire perdre connaissance, on a pas cette liberté ce soir.

Bon, j'espère qu'on en arrivera pas là alors. Content?

CLAK

L'invocateur vulpain relance la danse, ses goupils se dispersent, et le dindon nous charge, je réponds également par une percée, esquive son coup et lui mets une patate, il était vraiment faible.

- MAINTENANT!

Six animaux affamés bondissent vers la jeune fille alors qu'elle recharge son flingue illusoire, elle échange de place avec mon camarade, qui me fixe intensément, je m'attends à ce qu'il applique son plan...
Il n'en fait rien, Ses deux bras sont à travers son hublot, il prend les 6 attaques de plein fouet. La Vermine mord et ne démet pas. Je suis décontenancée, Mais le visage de Bandana que j'aperçois à travers la fenêtre, un mètre devant moi, dévoile vite la supercherie.

- Enflure!

- Agis!

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Je bondis vers le portail, prépare mon coup, et y décolle une des droites les plus mémorables de ma carrière de voyageuse. La gonzesse tombe dans les pommes. Le portail devant moi se désagrège en une épaisse fumée noire, mon regard se tourne vers mon camarade d'infortune, il est en train de flancher, ses jambes flageolent sous les multiples morsures, il tombe, non sans lâcher une dernière réplique malaisante:

- J'allais pas laisser la fille de mes rêves se sacrifier pour moi...

Incroyable... même quand il est héroïque il arrive à passer pour un con.

Tout le monde s'est écroulé, ne reste plus que moi, Salopette, et ses renards qui m'encerclent rapidement. L'adversaire passe son arme d'un bras à l'autre, et lâche une petite pique.

- Qu'est-ce que tu comptes faire sans ton copain pour te protéger?

- Pardon?

Pendant un instant, j'avais deux voix... J'en avais vraiment assez, on m'avait embringuée dans un combat qui ne m'intéressait pas, copieusement traitée de faible, et mes chances de victoire étaient limitées malgré une certaine quantité d'efforts.

Qu'est-ce que tu nous fais?! Je croyais qu'on était d'accords, c'est trop risqué.

Je n'entends pas la mise en garde de Fenrir et cela n'aurait pas changé grand chose, mon état n'est pas volontaire mais bien dû à la colère surpuissante qui me parcourt l'échine.

/CLANG/

La rage m'avait fait me concentrer sur l'adversaire qui me faisait face et ses invocations, mais de derrière moi avait bondit le dindon. Visiblement remit, il m’assène un puissant coup de poêle derrière la tête, et tandis que je flanche, les six bestioles orangées se jettent sur moi.
Ma conscience s'éteind, et alors que le combat s'apprête à s'achever, le sol autour de moi se met à trembler. Ma fureur se matérialise en une demie douzaine de chaînes rougeoyantes qui me sortent du corps pour attraper les projectiles sur le point de m'atteindre.

HAHAHAHAHAHAHA

L'oiseau qui m'a attaqué se prend une paire de pattes velues dans le bec et décolle loin du combat. Un sourire carnassier se dessine devant l'invocateur en train de tomber des nues.

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- Oh mon pauvre tu manques vraiment de chance...

Les liens claquent sur le sol, les invocations toujours enchaînées disparaissent sous la puissance du choc, Fenrir s'extasie en faisant danser les fers autour de lui.

- HAHAHAHAHA! Depuis que j'attendais ça Jess, tu ne pouvais pas mieux me prouver tes progrès!!

Les pupilles écarlates de la bête fixent celles de sa proie, Salopette se met à paniquer, et finit par prendre ses jambes à son cou. A l'intérieur de Fenrir, j'observe la scène, à demie excitée, à demie effrayée d'avoir libéré le demi-dieu.

On y est enfin arrivés, Fenrir!

Cette fois c'est la bête qui ne m'entend pas, trop excité par sa liberté éphémère.

- Bonne idée! Jouer à chat me déliera les muscles.

Il lui laisse un temps d'avance, s'échauffant rapidement, se grattant l'oreille de ses deux pattes toujours menottées. Et c'est parti! Le loup se cambre, les chaînes voltigent et s'enroulent autour des arbres, complètement tendues, avant de tirer le prisonnier dans les airs à une vitesse fulgurante.

- Ça fait 1000 ans que j'ai pas pris mon pied! Hahahahhaa!

Le rire dément se propage comme un écho à travers l'arborescence, la silhouette lupine se déplace, furetant à travers les cimes dans le chaos du métal s'entrechoquant. Sa cible: le voyageur esseulé qui pense encore avoir une chance de s'enfuir. Fenrir use de ses chaînes pour prendre des virages inhumains et conserver sa vitesse, Il plonge et plaque sa victime au sol, une patte griffue placée sur sa nuque. La course est terminée, elle n'a pas duré plus de vingt secondes.

Contrôles toi!

- Je vais le buter, si on le laisse vivre il en tueras d'autres.

Fenrir avait raison, on ne change pas un Voyager Killer en une nuit, mais j'avais réussi à survivre à Dreamland en évitant d'être létale, je ne souhaite pas commencer cette nuit.

Assomme le, épargne sa vie.

Fenrir argumente, il souhaite la mort de l'invocateur mais pas pour les bonnes raisons, ce qu'il veut vraiment, c'est soulager sa démence et étancher sa soif de sang.

- IL EN SAIT DÉJÀ TROP!!! Et puis c'est un voyageur, il a encore sa vie réelle, le mieux qu'on puisse espérer pour lui c'est qu'il ne suive pas le même chemin dans sa prochaine itération.

Les griffes du monstre se plantent dans le cou fragile de Salopette qui glapit de manière erratique, visiblement en pleine crise panique.

Arrê...

- TON NOM?!

- Qu...

- Ta vie de voyageur s'achève ce soir. Donne moi ton nom à moins que tu ne veuille être connu qu'en tant que Salopette.

Le visage terrifié du bientôt ex-voyageur se tord, il semble sur le point de supplier, mais à mesure que l’étreinte du loup-garou se resserre autour de sa gorge, il se résout.

STOP!

... John Farmer.

- Reposes en paix dans le monde sans couleur.

les griffes s'enfoncent dans la carotide, le sang jaillit comme un geyser, imbibant les pattes et imprégnant la face du chasseur carnassier. Sa tâche achevée, il se lève et passe sa langue sur les poils teintés de rouge, je reste silencieuse, tentant tant bien que mal de me faire à la situation.

- Maintenant que ça c'est fait, passons à l'autre beau-parleur.

Je suis surprise, m'apprêtes à supplier, mais mon partenaire dissipe mes doutes avant même de les entendre.

- T'inquiètes pas, j'vais pas le tuer. Juste mettre deux-trois choses au clair...

j'exhale un soupir, Fenrir déploie ses chaînes et s'envole, prit par le peu de temps qui doit lui rester. Revenu au lieu du combat, il attrape Dylan, l'emmène à quelques dizaine de mètres des voyagers Killers endormis, et le pose sans ménager contre le tronc d'un arbre qui les entoure.
Le voyageur pousse un grognement, incapable de comprendre à qui il a affaire. S'accroupissant pour le fixer dans les yeux, Fenrir déclame:

- Je vais la faire courte, le beau-gosse. Si tu parles de ce qui s'est passé ce soir, je reviendrai décrocher ta tête du reste de ton corps.

Dylan déglutit, préférant se taire face à la créature incompréhensible et toute-puissante. La bête poursuit:

- T'as déjà dû entendre parler de moi, mon nom c'est Fenrir. Par un concours de circonstance, Jess est devenue ma prison et moi la source de son pouvoir.

Plaçant sa patte poilue sur la bouche du jeune garçon, La créature approche son visage, exhalant son haleine fétide dans les narines de son pauvre prisonnier.

- Je pense que t'as pigé... Notre relation est plus exclusive que la votre ne le sera jamais. Tant que je serai son prisonnier, elle rêvera pour moi et je me battrai pour elle.

Desserrant son entrave, le monstre se lève, et tourne le dos à l'encadreur impuissant.

- Cela dit... fit-il en tournant la tête.

- Tout ce que j'attends d'elle c'est qu'elle devienne plus forte, alors je t'invite à nous visiter encore... Mais chaque fois que tu essaiera de faire le malin, rappelles toi qu'elle garde enfermé un monstre qui boufferait cent vermines de ton espèce à la fois.

Le jeune homme reste immobile, affalé contre son arbre, visiblement intimidé. Son devoir accompli, Fenrir inspire une gigantesque dernière bouffée de l'air qu'il avait aspiré à respirer depuis tant de siècles, avant de l'expirer, changeant à nouveau de place avec moi dans un tourbillon de fumée blanche. J'ai le souffle coupé, les mains sur les genoux, toujours à moitié éberluée de la nuit qui vient de m'arriver.

- C'est d'accord!

Je me retourne pour contempler Dylan, toujours avachi, crier à plein poumons:

- Je reviendrai vous voir! Pour affronter Fenrir et te prouver que je vaux la peine que tu me donne ton numéro!

Cours toujours!

Je me tires, ce gars me cours sur le système et j'ai pas envie de faire la nounou avant que l'un de nous se réveille, encore moins si c'est pour qu'il me sorte ses poncifs à la con.

- Je l'aime bien ce gars là, il se la pète un peu mais il a une paire de couilles.

Mouais... Mais je ne vais pas le laisser se servir de toi pour devenir plus fort.

- Ah? Tu sais moi ça ne me dérangerait pas, peut-être qu'après quelques branlées j'arriverai à faire dégonfler son égo.

Nan ce que je veux dire... C'est que c'est moi qui vais le remettre à sa place.

Nous quittons la forêt pour arriver à une plaine, je marche doucement en contemplant le paysage, me rappelant ce qui m'a tant fait aimer Dreamland, une liberté infinie me tendant les bras. Fenrir et moi n'échangeons plus pendant les quelques dizaines de minutes qui suivent, absorbants simplement la nuit qui vient de s'achever, et nous préparant à celles qui aillaient suivre... Il était temps d'entrer dans la cour des grands.

À toi mon prisonnier,
Mon protecteur, mon premier-né,
À toi mon locataire,
Mon débiteur, mon partenaire,
À toi qui m'as tant donné
Je dédie ces quelques vers

Ô, être immémorial,
Pourquoi de temps en temps,
Sembles tu une bête astrâle,
Et à d'autres moments
Plus un enfant instable?

Mais ce qui m'a troublé
C'est avec quelle facilité
Tu peux prendre une vie,
Ô, chasseur ahuri.

Rassures toi coûte que coûte,
Ce n'est pas quelques doutes
Qui me feront perdre route.

Je t'ai fais une promesse, celle de devenir plus forte.
Quand je me voudrai chasseresse, je t'ouvrirai la porte.


Derrière l'écran ?

Prénom ou pseudo : Victor, mon pseudo habituel c'est "roquet" "Roké" mais Jess c'est largement suffisant.
Age : 21 ans
Comment as-tu connu le forum ? : Top-Site
Connais tu Dreamland ? : Le manga m'accompagne depuis maintenant 13 ans.
Depuis quand fais-tu du rp ?: une dizaine d'années
Pourquoi avoir choisi ce forum ? : Je sais pas, j'suis même pas sûr d'avoir envie d'être là.  lol!
_____

Personnage sur l'avatar et l'oeuvre d'où il provient : Jess: Grey Wolf de Kemono Friends // Fenrir: Fenrir de l'univers Granblue Fantasy.


Codage ©️️ Solaris @ Never-Utopia
[/b]


Dernière édition par Jess le Jeu 3 Mai - 5:41, édité 1 fois
Jess
Ligue B
Jess
Pouvoir : Hôte de Fenrir
Messages : 12
Re: Jessica, Hôte de la bête Ven 20 Avr - 18:10

Présentation terminée! Merci d'avance à qui prendra le temps de la lire!
Larius
Ligue B
Larius
Pouvoir : La main gauche de Conan
Messages : 378
Re: Jessica, Hôte de la bête Ven 20 Avr - 22:27

Bieeeeeeeeeeeeeeeeeeen ! (...venue) :mangekyousharindab:

Alors la fiche est dense et assez longue c'est cool. En plus je troue qu'on sent que c'st pas une volonté de faire un truc long juste pour avoir droit à un maximum de points d'entrée de jeu. Juste que t'as envie de raconter un truc avec cette fiche et que ça prend la place qu'il faut quoi.

Bon par contre, ayant commencé par la partie Dreamland avant que ta fiche soit finit, j'ai été un peu déçu par les descriptions et l'histoire qui sont un peu plus légères en terme de contenue mais restent très bien. Dans l'histoire, on sent un truc assez sympa. Un côté complètement désabusé vis à vis du monde réel, un truc qui est très présent dans le manga. cet espèce de sentiment de vacuité de la vie réelle là où celle à dreamland est tellement plus épanouissant. J'aime bien aussi l'espèce de recule sur sa vie quie st donné par le perso genre "bah ouais je me rends compte que j'ai eu une vie de privilagiée" que je trouve assez juste.

Bon sinon le point fort de la fiche, c'est évidemment la partie DL. On sent que tu t'es défoncé dessus. ça fait réellement office d'un véritable test RP tout en restant dans ce qui est demandé. Il y a juste un petit point où je serais plus critique, c'est que le combat est un peu brouillon. T'as pas super bien caractérisé les personnage, tu les a pas tous nommé direct, ce qui fait qu'au début on est un peu à se demander qui fait quoi, en comprenant pas trop à quel perso Jess fait référence en tant que narratrice à tel moment. Mais bon, là c'est par ce que je chipote.

Le tout est bon, y a du texte et du sous-texte intéressant. Du coup je vois pas de raison de te refuser ce qui tu as demandé comme PP/PR. Tu commence donc en tant que N° 1509 de la Ligue B avec 5000 PP et 10 000 PR (et 30 000 PP quand Fenrir sort) (d'ailleurs tu mériterais un meilleur classement en toute logique mais vu que c'est ce que tu demande...)
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