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Je vais t'enfiler comme un shot de vodka [PV Eliakim]

Meg
Ligue B
Meg
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Je vais t'enfiler comme un shot de vodka [PV Eliakim] Jeu 1 Oct - 23:26

J’ai trouvé un remède à l’envie d’avoir des gosses. Je me rends seule dans le centre-ville, je me fais payer des coups à boire par des gars dont j’aurais pu torcher le cul vingt ans plus tôt puis je les vois se rabattre sur des nénettes de leur âge complètement défoncées quand ils comprennent que c’est mort. Balance ton futur viol.

On pourrait penser que mes cicatrices les auraient refroidi mais j’avais plutôt l’impression qu’ils cherchaient à voir jusqu’où elles allaient en lorgnant sur mon décolleté. Putain de branleurs finis à la pisse et dominés par leurs hormones ! Ils avaient fini par comprendre quand je leur avais clairement dit d’aller se faire foutre et que l’un des barmen était venu me prêter main forte.

Je regardais cette pauvre fille tituber, épaulée par l’un des trois forceurs. Je me mordis la lèvre. J’avais envie de faire quelque chose, mais quoi ? D’une, ce n’était pas mes affaires. De deux, je n’avais pas plus envie de torcher cette meuf que ses accompagnants. Je n’y étais pour rien si elle avait perdu ses copines ou décidé de sortir toute seule.

Cependant, ça me mit en rogne et je commandais un troisième whisky. Fallait que je me vide la tête. C’était jeudi soir, la soirée où je pouvais me coller une murge et j’en avais bien besoin. Entre la découverte de ce nouveau lieu étrange, Dreamland, la charge de travail qui n’en finit pas, la fermeture des bars à 22h et les vacances de Noël qui approchent, ce n’était pas les raisons qui manquaient pour me réfugier dans une routine “Restau, bistrot, dodo”.

Le bar finit par fermer et je me suis retrouvée avec mon reste de whisky dans un verre en plastique, à rentrer chez moi sans avoir vraiment pu digérer de n’avoir rien fait alors que cette gamine avait peut-être eu besoin de mon aide. J’aurais pu faire croire que j’étais sa grande soeur, ou une connerie du genre. Putain, pourquoi les idées arrivent toujours cinquante ans après !

♦♦♦

Vous n’allez pas deviner sur qui je tombe en arrivant à Dreamland ? Ils sont trois, ils ne sont ni mousquetaires, ni gentlemen, ni arrivés à leur fin si j’en crois l’expression rageuse que je lis sur leurs visages. Est-ce qu’ils ont conscience comme moi d’être dans le monde des rêves ?

J’sais pas et je m’en carre comme de ma première Vodka Pomme. Tout comme je m’en balance d’être en sous-vêtements, au milieu d’un quartier résidentiel conçu par un architecte en pleine overdose de LSD ou qu’un petit lutin bleu me dise que ma gueule pleine de cicatrices ne lui revient pas. En fait non, ça je m’en fous pas tant que ça mais Schtroumpf Suicidaire attendra son tour comme Alain Cocq.

— Salut les mecs, plutôt pratique votre tenue pour finir la soirée ! je leur lance avec un sourire aguicheur.

C’est mon sourire “Je t’ai déjà ferré, connard, mais tu vas te démerder pour les mètres qui restent car j’ai la flemme de marcher”. Mon oncle m’emmenait à la pêche quand j’étais gosse et j’ai toujours trouvé qu’il y avait des similitudes avec la drague.

Celui avec un caleçon aux motifs de burgers violets et jaunes sur fond bleu marine s’approche de moi, alors que ses comparses semblent plutôt décontenancés par les lieux. Y en a au moins un qui n’a pas perdu le Nord, voilà qui va me faciliter la tâche. Je l’attrape par l’élastique du caleçon et le plaque contre moi. Je commence à jouer avec son oreille, elle fond en bouche.

Elle fond réellement dans ma bouche.

Le mec se met à hurler et je le repousse violemment. Dreamland a eu la gentillesse de me permettre de garder mes talons et je lui balance la partie les plus fine dans ses parties intimes avant de minauder, d’une voix enjouée:

— Oh mince, tu n’étais pas consentant ? Désolé, j’aurais peut-être dû te demander...

Ses potes sont venus l’aider à se relever et ils me font à présent face. J’aurais aimé vous dire qu’il s’en est ensuivi un combat intéressant, que j’ai pu me défouler, que l’un d’eux était un Voyageur et que je n’eus pas l’impression de rouer de coups des gosses mais j’aurais menti. Ils ne méritaient même pas que j’utilise mon pouvoir.

Quelques minutes plus tard, j’essuyais mes escarpins ensanglantés sur la gueule édentée d’un lutin bleu. J’étais toujours remontée, j’avais la rage au ventre et une grosse envie de me défouler. Dans le monde réel, je me pliais aux règles jusqu’à en avoir la gerbe et j’en avais marre, mais marre, au point que l’alcool et la fumette faisaient presque partie de ma routine. Ici, je pouvais être honnête avec moi-même. Et putain, que ça faisait du bien !

Justement, je vois un mec débouler dans ma ruelle. Malgré le fait qu’il se trouve quasiment dans son plus simple appareil, il n’a pas l’air ridicule. Ni même énormément surpris par ce qui l’entoure. Et il a les oreilles rondes. Serait-ce mon premier voyageur ? En tout cas, il me fait une bonne première impression. Il dégage un truc différent des trois zouaves dont je viens m’occuper. Il est mieux bâti, et plus âgé aussi. Un mélange entre l’éphèbe athlétique que je peux avoir dans mon équipe de consultants et le videur viril avec qui il m’arrive de finir mes soirées.

Je me passe la langue sur les lèvres : cette soirée ne cesse de s'améliorer.

— Toi, là, t’es un Voyageur c’est ça ? Cela te dirait qu’on se foute sur la gueule ?  J’ai envie d’un vrai challenge.

Qu’on veuille s’envoyer en l’air ou se foutre sur la gueule, le consentement mutuel est important. On ne le répétera jamais assez.

Eliakim
Ligue B
Eliakim
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Re: Je vais t'enfiler comme un shot de vodka [PV Eliakim] Jeu 8 Oct - 14:59

Putain, je déteste manger de la viande.
Déjà chez moi, y’a nada de carné dans le frigo, depuis que je suis gamin. Les gens disent souvent qu’il s’agit là d’une mode, d’un truc de bobo baba cool Raoul, mais pas du tout, j’ai jamais pu saquer la viande, c’est quoi votre problème en fait ? Les gens qui n’aiment pas les fruits et les légumes, on dit que c’est normal, mais moi qui supporte pas de voir des grillades, des saucisses, des côtes de machin avec de la sauce barbeuc, par contre ça crée toujours un débat, en famille, en soirée, en vacances ou même chez le boucher, quand je dois acheter pour les repas obligatoires, au moment des fêtes. Comme si j’étais une agression, ou une régression. Non, désolé, j’ai jamais pu avaler ça, désolé, votre avis je m’en tape mais violent en fait, servez-moi juste c’est pour mon con de père qui en mange deux fois par jour. Est-ce que je te dis quelque chose alors que tu aimes le beurre de cacahuète, qui est à la nourriture ce qu’un prêtre est à la pornographie ? Quoi ? Les catégories sur youporn ? Bande de dégénérés. Bref, je supporte pas bouffer de la barbaque, et évidemment ma Directrice de Recherches et amante de loin, dans les mails et ses SMS seulement, m’a invité dans un restaurant de viandes, et vins italiens. Super, je supporte pas le rouge non plus. Alors on me dit souvent « mais bordel, comment tu manges ? » Bah c’est très simple, ducon, légumes, fruits, des œufs parce que c’est pas de la viande et je me fous de l’index que tu lèves pour dire que tu t’es pas d’accord...Oui je m’en fous grave ! Des œufs, salades, quelques rares poissons, crustacés, fruits de mer. Laits végétaux et eau plate pour la boisson . De temps en temps un Spritz-piscine et voilà. Et je me retrouve à lire un menu composé de barbaques et de vins avec des noms pompeux, des domaines de machin de telle année. Je me souviens des années selon la Champion’s League, pas selon les grandes années, merde.

Donc me voilà dans une soirée avec ma directrice qui veut pécho mes muscles et ma gueule cassée ce soir, et je lui dirai un jour que je suis asexuel pour que ma semence n’alimente que la fécondité de mon écriture. Surtout qu’en ce moment je suis doublement asexuel vu que je n’écris rien. J’écris et je me couche. Le monde des rêves est si vaste, et les nuits sont si courtes que je dors beaucoup, quitte à prendre des somnifères pour grappiller du temps de rêves. Donc elle parle et je commande du blanc pétillant, un truc du sud sûrement. J’en reste aux entrées, vaguement plaisante sur les crudités, et je tourne au Prosec’ histoire de donner le change. Forcément avec mes habitudes de vie, je bois autant une ou deux fois dans l’année, alors je finis par être pas mal éméché si bien que j’attends pas le dessert et je dis que je fatigue. Elle comptait sur la promenade digestive, aller chez elle, s’enjailler avec le gland dans un gobelet en plastique ou équivalent latex et rentrer chez moi l’esprit léger. Mais je ne sais pas pourquoi, Dreamland m’obsède. La vie là-bas est tellement...plus. Plus que stimulante, plus que sympa, plus que combative, plus qu’aventurière...elle est plus que tout et je crois surtout que je suis accro. Même ma directrice, qui est encore désirable et sexy, ne peut me détourner du monde des rêves.

Je rentre en courant chez moi, je suis trop pressé d’aller dormir, mais avec l’alcool je fais des détours, j’ai l’impression d’être perdu. Je reviens au point de départ, je recroise ma directrice qui hausse un sourcil alors qu’elle est en train de régler la note pour nous deux. J’ai vraiment trop bu, je me confonds en excuse et je lui demande au moins de partager l’addition, je finis par tout régler. Un gars derrière nous fait une réflexion avec ses potes, et ça finit en bagarre générale quand je l’aligne d’un gauche sous le menton. Ma directrice participe, elle a fait du jiu-jiut...du jui-juis...du jiu-jutsui...non, c’est trop dur à dire avec les grammes dans le sang, tant pis. Elle participe et on finit par courir assez vite, s’arrêter dans un bar et recommander. Hey, parfois le monde réel ressemble à Dreamland, faut juste taper pour rien. Pour le reste de la soirée, j’ai mon dernier souvenir dans son pieu à elle, je vois son ombre sur moi et sa voix monosyllabique qui monte dans les emportements fabuleux. Je partage le Gai Savoir de Nietzsche, la poésie et la danse. Kant disait la chose suivante : « La volupté est contraire à la nature, lorsque l’homme n’y est pas poussé par l’objet réel, mais par la représentation imaginaire de celui-ci ».
Alors que ma directrice a la représentation mentale de mon corps bien en elle, pour cette fois. Prends ça Emmanuel, espèce de vieux puçaxxx ! Mais je comprends ce qu’il veut dire. L’alcool a brisé mon asexualité assurant ma fécondité littéraire, mais l’idée que je me fais de ma directrice m’a poussé, alors que je m’en fiche d’elle, un peu...je ne sais pas. Nietzsche avait raison, les philosophes ressentent de l’irritation et de la rancune envers la sensualité, il y a quelque chose qui profondément nous échappe et nous énerve dans un mouvement que nulle philosophie ne peut tout à fait expliquer sagement. C’est étrange, je note ça dans un coin de ma tête, j’en parlerai dans ma mémoire sur la violence passant par le corps et sa puissance de détermination. Ma directrice me fait écrire, ma semence libérée dans la poche en latex m’aide à accoucher mentalement, exercice platonicien, d’une idée féconde, la première depuis un bail. Faudrait que je me rappelle de son prénom, quand même. C’était la dernière pensée avant que je ne m’éveille.



...A poil. Je suis arrivé dans une rue agitée, et tout nu. C’était quoi déjà ma représentation mentale pendant que je m’endormais ? J’ai clairement sous-estimé la puissance de projection, et je parle bien sûr de mon corps inconscient devenant visiblement conscientisé par le monde des rêves !

A peine arrivé, une voix féminine m’appela voyageur et voulait qu’on se batte. Okay mais je venais d’arriver et j’essayais de me rappeler pourquoi cette soirée était partie en vrille. Ah oui, je supporte pas manger de la viande, c’est bon je remets ! Je zieutai la ruelle en avisant la femme en question et je sus pas pourquoi, mais je ne pouvais me résoudre à me battre de nouveau. Une nouvelle vie s’étendait devant moi, puis j’avais eu ma dose de combats pour la soirée. Enfin, je me trouvai nu comme le fils de Dieu, et en tant que fils de l’Homme il y avait toujours une sorte d’insécurité évidente à mon état de nature.


- Désolé Mamie, mais j’ai d’autres projets pour la nuit...et on est où ici ? J’ai peur que mon plan viande m’ait amené dans une zone sombre de Dreamland. Je prie que ce soit pas un abattoir, bordel ! C’est pas contre vous, mamie, en temps normal j’vous aurai tué mais pas ce soir.


Je devenais nuit après nuit ce qui se rapprochait le plus d’un vrai gentleman, je crois.
Meg
Ligue B
Meg
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Re: Je vais t'enfiler comme un shot de vodka [PV Eliakim] Dim 18 Oct - 15:09

Le “Mamie” fait mal, c’est certainement voulu. C’est une autre forme de violence, la violence psychologique. J’aime pas, ça me rappelle trop le boulot, la réalité. Je suis ici pour me faire plaisir, des joutes verbales je peux en faire tous les jours. Je veux que ses poings s’écrasent sur ma putain de face et vice-versa. C’est quoi ce pétard mouillé, il est à l’image de son sexe : impuissant.

D’un autre côté, y a ces histoires de consentement… Après ce qu’il s’est passé dans le monde réel, j’me sens pas trop d’agresser gratuitement un mec qui ne m’a rien fait, ni mal regardé, ni mal parlé. En fait, j’en arrive à compatir avec ses propos et à le comprendre, en temps normal, j’aurais peut-être pas cherché à le comprendre et lui aurais sauté sur la gueule mais pas ce soir.

Ce soir, j’avais plutôt envie de défoncer des connards de violeurs en puissance et vu le matos, il devait pas en faire partie.

— J’sais pas où on est, mais certainement pas dans un abattoir, peut-être un endroit lié à la gueule de bois. Et pour être franche, j’ai pas non plus envie de te buter, juste de me foutre sur la gueule. Les seuls que j’ai envie de buter ce soir sont les petites frappes qui bourrent la gueule de meufs afin de tirer leur coup, mais les combats en deviennent ennuyants à mourir. Et t’as pas l’air d’avoir besoin d’alcool pour arriver à tes fins.

Le mec vient de m’attaquer sur le physique et je le complimente. En même temps, je sais ce que je vaux, faudrait être asexué pour me voir pour un vieux débris ou alors avoir des goûts différents. On me casse suffisamment les couilles pour que je sache que je ne fais pas mes 35 ans.

— T’as tué beaucoup de Voyageurs, toi ? Moi pas encore, faut dire que j’en ai croisé très peu, c’est ma première semaine à Dreamland. Je pense pas tuer gratuitement mais j’ai prévu de ne pas trop me fixer de limites, ici c’est un peu mon défouloir. Et j’en ai rien à foutre de mourir donc si tu veux qu’on se batte à mort lors de notre prochaine rencontre, je suis partante. Cela pourrait être marrant.

Eliakim
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Eliakim
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Re: Je vais t'enfiler comme un shot de vodka [PV Eliakim] Lun 19 Oct - 16:42

Heuuuuuu qu’est-ce qu’elle me raconte la milf là ? Arriver à ses fins, bourrer des meufs, boire de l’alcool...manifestement encore une mal-baisée, ou pas forcément la plus apaisée sur le sujet de la sexualité, comme tant d’autres. J’aimerais lui dire que c’est pas ma guerre, mais elle semble pas méchante, juste énervée gratuitement comme le monde entier. Elle a envie de se défouler, elle patle de se battre à mort comme si c’était un jeu. Marrante, à la fois en colère contre les mauvais comportements mais capable du pire, de ce que j’entrevois. Une passionnée, sans doute. Manque de clairvoyance, ou lucidité bloquée ? Je pensais plutôt prendre de la hauteur et en apprendre plus sur ce royaume, mais je dois dire que son envie d’en découdre commence à bien me chauffer.


- J’en tue pas mal, moi. Je considère que je dois devenir plus fort, pour poursuivre mes propres règles et trouver dans le combat un sens à la morale que je m’applique à respecter. Montre-moi quelle est ton impératif de vie, si tu en as un.


J’invoque mes gants, Ali et Tyson. Prêt pour la baston, je retrouve la puissance de mes poings et je commence à avoir l’habitude de Tyson, un peu moins d’Ali. Je ne connais pas son pouvoir mais dans le doute je vais garder le gant de gaucher juste si elle décide de me buter. Tyson devrait suffire pour la mise en jambes. Et, je ne sais pas si c’est le fait d’avoir niqué juste avant de m’endormir avec ma directrice de travaux de recherches, mais j’ai...encore envie. Je sais bien ce qu’on dit dans les milieux autorisés « abyssum abyssumi vocat ». Mais quand même, je pensais pouvoir être à la fois calmé et pas forcément jouasse pour refaire la chose. Ou alors ma directrice fait un second round toute seule alors que je pionce ? Ce serait bien possible…Donc voilà, je commence à mater la milf tout en la provoquant et en...l’envisageant ? J’envisage une vieille femme, on en est là. J’ai dû prendre un putain de cuite pour envisager un truc avec une nana pareille. Y’a pas à dire, ce monde me transforme de nuit en nuit, et c’est pas forcément pour me plaire.


- Écoute la vieille...J’vais pas attendre notre prochaine rencontre. On se met sur la tronche ici et maintenant, vu que t’es aussi chaude qu’une adolescente devant son chanteur favori. J’sais plus, c’est sexiste ou pas comme remarque ?


Je défais ma garde et je mets le pouce et l’index droits sous mon menton, perdu dans mes réflexions. Non mais elle est sympa comme dame, j’ai pas envie de la vexer. Surtout si je veux me la faire après le combat. En plus je dois pas la buter, de fait. Que de contraintes quand même...
Meg
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Meg
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Re: Je vais t'enfiler comme un shot de vodka [PV Eliakim] Dim 8 Nov - 16:57

Être comparée à une adolescente en chaleur n’est pas bien plus flatteur que de se faire appeler Mamie mais je commence à cerner mon vis-à-vis. Il est de ceux qui frappent sur le psychique, qui ont la langue aussi acérée que la lame d’un scalpel et qui portent des frappes chirurgicales. En est-il conscient ? Sans doute. Il n’a pas l’air d’un demeuré. De la cervelle et du muscle, voilà un beau plat de résistance. Mes pupilles se dilatent, je sens que ma gorge s’assèche et je ne peux m’empêcher de m’humidifier les lèvres.

Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

Toute petite, j’ai souvent dépassé les limites du socialement acceptable. Traîner une peste par les cheveux du préau jusqu’au bac à sable avant même d’apprendre à lire, faire des batailles de cailloux avec les garçons turbulents de ma classe, faire bouffer de la neige à un mec qui m’avait mis une main aux fesses jusqu’à ce qu’il soit à deux doigts de vomir… J’avais toujours eu honte de cette Meg qui sommeillait en moi, qui n’était pas aussi effrayée par la violence que le reste de notre société aseptisée et castrée.

En grandissant, j’avais mis fin à des guéguerres sous la couette en fendant les lèvres de mon partenaire d’un coup de coude mal placé et je m’en tirais en m’excusant platement et en faisant passer ça pour une maladresse. Mais en réalité, ça me fascinait. Que le corps humain soit si fragile, cette sensation qu’on éprouve lorsqu’on brise quelque chose ou quelqu’un, cet exutoire aussi malsain que culpabilisateur à notre société où on s’excuse pour un rien et où on laisse nous dominer des vieillards impuissants et fébriles dans des bureaux en verre… Les règles protègent davantage ceux qui les construisent que ceux qui les respectent.

Mais revenons au moment présent, où mon vis-à-vis vient de me demander si sa remarque était sexiste ou non et où il a baissé sa garde.

— Entre la vieille et la midinette en pâmoison, je ne suis pas à une remarque près. J’espère juste que tes frappes sont un peu plus dures que tes répliques ou que l’était ton sexe y a encore quelques instants. Allez, je vais t’enfiler comme un shot de vodka !

Et sur ces mots, mes poings se recouvrent d’une mélasse bleutée qui forme des espèces de gants difformes. Moi aussi, j’ai mes gants de boxe, même s’ils seront très certainement beaucoup plus mous et corrosifs. Je fonce vers lui. Ma garde ? Inexistante, je n’ai jamais fait de boxe, je ne suis même pas certain de comment ça s’appelle quand on donne des coups de poing du droit ou du gauche. Des rights ? Des lefts ?

J’sais pas mais j’essaie de le frapper. Le seul truc que je dois pas trop mal faire, c’est le positionnement du pouce que j’ai mis de manière à ne pas me le péter. C’est pas la première fois que je me bat mais c’est instinctif.

Je prends très certainement des coups dans la gueule, ça fuse et j’intellectualise pas trop ce qui se passe. Tout va très vite, ça laisse peu de place à la réflexion, tout est dans la volonté. Ce n’est pas la volonté de vaincre, chez moi, mais de blesser, de frapper sa tête, son torse, chaque fois que je touche sa chair ça envoie comme une décharge électrique dans mon bas-ventre, c’est aussi satisfaisant que d’enfoncer une fléchette dans le coeur d’une cible. Et quand c’est moi qui prend le coup, c’est pas beaucoup plus désagréable. Il frappe dur, le salaud ! Si c’est ma remarque qui lui a donné du coeur à l’ouvrage, je suis bien contente de la lui avoir faite : je sens que mon visage risque d’avoir besoin de passer sous un bistouri mais l’adrénaline m’anesthésie. Je me sens vivante, puissante, malgré que j’ai l’impression que ses coups portent bien plus que les miens.

Je porte un coup un peu plus lourd vers son thorax, pour le repousser afin de pouvoir me reculer en arrière. Je suis à bout de souffle et je vais avoir besoin de le retrouver un peu si je ne veux pas tomber dans les pommes.

Je vois trouble, impossible de voir comment l’acide qui recouvre mes poings ou mon corps a pu l’affecter. Le vitriol ça picote mais ça n’a pas l’air d’être le premier venu. J’ai l’impression que ma tête est difforme, je saigne à plusieurs endroits et du sang me coule sur l’oeil droit. Putain d’arcade.
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